Un des grands fléaux auquel est confrontée la société marocaine est sans aucun doute celui des enfants de la rue, une étude faite il y’a quelques années avait donné un chiffre de 400.000 enfants sur une population totale de 30.000.000 ce qui représente 1,33%. Ce chiffre ne peut qu’augmenter vue que les causes directes et indirectes qui sont derrière cette situation n’ont pas changé, et que les pouvoirs publics et les ONG n’ont pas ménagé de grands efforts pour trouver les solutions appropriées.
Ces enfants des deux sexes que vous voyez dans la rue, vendant des cigarettes au détail, travaillant comme cireurs ou mendiant sont sujets à tous les types d’exploitation, allant de la servitude à l’exploitation sexuelle, de la part des chefs de clans ou de toute autre personne qui profite de leur misère.
A l’approche du mois sacré de Ramadan, quelques associations se mobilisent pour les réunir autour d’une table, avec au menu tous les ingrédients d’un F’tour à la marocaine qui ne peut leur faire oublier leur misère, leurs souffrances quotidiennes, le manque d’affection et la chaleur d’un foyer qui les a jetés dès leur plus bas age.
Si le mois de Ramadan est pour les musulmans le mois de prières et de charité par excellence, le besoin et la souffrance des enfants de la rue ne s’arrêtent pas les autres mois de l’année, nous sommes-nous demandé une fois ce qu’ils font pendant l’hiver glacial, ce qu’ils font pour apaiser leurs maux lorsqu’ils sont malades ou blessés, ce qu’ils mangent les onze mois de l’année, où dorent-ils la nuit ou le jour ou plutôt peuvent-ils fermer l’oeil avec tous les menaces qui pèsent sur eux à longueur de journée.
Il est vrai qu’il faut trouver des solutions radicales pour éviter que nos enfants se retrouvent dans la rue, mais en même temps il faut penser à ceux qui s’y trouvent actuellement en leur aménageant des centres d’accueil où ils peuvent trouver un lit et un repas, et les orienter vers des formations adaptées à leur age et leur situation pour en faire des hommes et des femmes utiles, et pas des snifeurs de toute sorte de colles et de diluants de peinture, des futurs prostitués, alcooliques et criminels.
Pour ceux qui sont frustrés par la lecture de cet article, qui nuit à l’image de marque de notre pays et de nos villes, sachez que ces enfants de la rue font désormais partie intégrante de notre paysage urbain, et c’est leur présence qui nuit à notre image de marque et nous pousse à poser la question : Qui est responsable ?
Nous sommes tous responsables!