Tous les grands centres urbains de la région de Doukkala avec leurs usines, leurs ateliers, ont connu ces dernières années, l’arrivée de milliers de familles, venues de l’intérieur de la province et des régions limitrophes à la recherche d’un emploi.
Cet exode massif a engendré de nombreux problèmes dont celui de la sécurité dans la ville et surtout la naissance d’un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleurs, des habitats sans aucune autorisation préalable et sans norme de sécurité.
C’est ainsi que des villes ont vu le jour, à Sidi Bennour (Douar Karia qui existe depuis 1947) Douar Lahouna, carrière Hassan à El Jadida, sur les lits même de l’oued Flifel dans les zones dessinées (points noirs) en un mot un peu partout, dans une ceinture qui se serre de plus en plus autour des centres urbains, au risque de les étouffer.
Mieux encore : dès que ces habitations deviennent suffisamment nombreuses pour former une petite cité, les habitants commencent à harceler les autorités pour demander de bénéficier des commodités essentielles.
L’eau courante, l’électricité, les routes, la construction d’une école, d’un dispensaire.
Certes, sur le plan humanitaires, ces demandes apparaissent légitimes mais l’on oublie trop souvent que ces cités spontanées et leurs besoins n’ont jamais été planifiés au préalable et que de ce fait la réalisation des travaux demandés devient, sinon impossible, du moins fort difficile.
Des mesures à prendre
Et pourtant, de temps à autre, sur les pressions de plus en plus vives des habitants, la municipalité où la commune lâche du lest, abandonne tel ou tel projet, pour réaliser des routes ou participe à l’adjonction de l’eau courante et au branchement de l’électricité.
Hélas, chaque fois qu’arrivent des fortes pluies, plusieurs de ces habitations, construites sans aucun respect des règles de l’urbanisme, s’effondrent sur leur occupants.
D’autre part, beaucoup de ces familles n’ont pu trouver d’emploi et au lieu de revenir à leur lieu d’origine, pour y cultiver la terre qu’elles ont abandonnée aux autres, elles préfèrent rester là, vivant d’expédients plus ou moins licites.
Il faut donc commencer tout d’abord par recenser tous ces habitants irréguliers, déterminer leurs sources de revenu, procéder à la vérification technique des “maisons” édifiées à la va-vite et ne pas hésiter, s’il le faut, à démolir toutes celles qui ne répondent pas aux critères minimums de sécurité. Il faudrait également, et à l’échelle nationale puisque ce phénomène existe partout aux abords des grandes villes, trouver des solutions adéquates pour mettre fin à l’exode rural et éliminer tous ces problèmes, sources d’insécurité pour les citoyens, de tracas sans fin pour l’administration, de marginalisation de plus en plus profonde et de mauvaise conditions sanitaires pour les habitants de ces cités.