Drame dans la prison d’El Jadida

Des mères de détenus pleurant leurs enfants

Il était minuit trente minutes dans la nuit du jeudi 31 octobre au vendredi 1 novembre, lorsque des fumées ont commencé à s’échapper du pavillon n° 5 du centre de détention Sidi Moussa de la ville d’El Jadida, et ce n’est que 15 minutes après l’alerte lancée par le chef de pavillon que la porte principale a été ouverte et qu’on s’est rendu compte de l’ampleur de la catastrophe. Parmi 130 détenus qui occupaient 9 cellules on a retrouvé 6 cadavres calcinés, et le nombre des morts et brûlés n’a cessé d’augmenter au fil des heures qui ont suivies le déclenchement de l’incendie.
Dans l’attente de l’arrivée des sapeurs pompiers, les gardiens de nuit et quelques détenus se sont mobilisés pour évacuer les cellules et essayer d’éteindre le feu. Une demi heure après les membres de la protection civile ont pris le relais et ont pu maîtriser le feu et évacuer le reste des cadavres calcinés dont le nombre a atteint 49.
Et en même temps des dizaines d’ambulances ont transporté les brûlés vers l’hôpital Mohamed V, dont le staff s’est mobilisé au complet pour recevoir les victimes de cette catastrophe survenue quelques jours avant le mois sacré de Ramadan, et figurait parmi les victimes le chef du centre de détention et un fonctionnaire qui se sont asphyxié alors qu’ils essayaient de secourir les détenus.

Dès les premières lueurs du jour, l’information a vite circulée dans la ville, et près d’un millier de personne ont afflué vers l’hôpital Mohamed V et le double du chiffre devant la prison de Sidi Moussa, et qui sont pour la plupart des membres de familles des détenus venus s’enquérir sur leurs proches.

Vers 9h30 M. Abderrahmane El YOUSSOUFI, premier ministre sortant, M. Driss JETTOU, premier ministre nommé et M. AZIMANE, ministre de la justice se sont rendus sur les lieux du drame, et visités l’hôpital et la clinique où se trouvaient les blessés.

M. Abderrahmane YOUSSOUFI visitant les blessés à l’hôpital Mohamed V

Quant aux causes de l’incendie une enquête est ouverte, et jusqu’à présent nul ne connaît exactement se qui a pu provoqué un tel feu, certains pensent à un acte prémédité, d’autres à une explosion de bonbonne de gaz ou à un court circuit, mais le plus probable serait un mégot qui a déclenché un petit feu dans un matelas d’éponge et qui s’est vite propagé. Mais quelques soient les causes, il est temps de penser au surpeuplement et aux conditions précaires dans lesquelles vivent les détenus, et que les ONG marocaines qui s’occupent de ce dossier ont déjà donné le signal d’alarme.

La liste complète des détenus décédés et un reportage en photos seront publiés dès que possible.

Nous saisissons cette occasion pour exprimer nos marques de sympathie aux familles des victimes, et « Nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons ».