Abdelkebir Khatibi a investi tous les espaces de la pensée où il a été pionnier (Témoignages)

Rabat- Plusieurs personnalités marocaines ont fait part de leur émotion et grande tristesse à l’annonce du décès, lundi à Rabat, de l’éminent intellectuel Abdelkebir Khatibi, déplorant la perte d’un « grand ami », qui a investi tous les espaces de la pensée et qui restera un « modèle » pour les générations futures.

Dans des déclarations à la MAP, ces personnalités ont été unanimes à souligner l’importance de l’œuvre du défunt et ses divers apports à la culture marocaine.

Le grand intellectuel et chercheur marocain, Abdelkebir Khatibi, « a investi tous les espaces de la pensée où il a été pionnier », a estimé M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi.

M. Azoulay qui a assisté aux obsèques du défunt a affirmé que feu Abdelkebir Khatibi « était un très grand intellectuel, mais (…) au-delà de son talent d’écrivain et de chercheur, il a été surtout un homme qui a investi tous les espaces de la pensée, et dans les disciplines et dans les domaines où il a été pionnier ».

Son œuvre est impressionnante, a ajouté M. Azoulay, évoquant à cet égard, ses travaux, dans les années soixante-dix, sur l’altérité, les regards croisés.

Mais elle est surtout « très singulière, parce qu’il a été l’un des grands, chaque fois qu’il s’agit de théoriser sur le regard de l’autre, sur notre univers compris, fécondé ou mis en perspective avec ceux des autres », a ajouté M. Azoulay.

Déplorant la perte d’un « grand ami », M. Azoulay s’est dit « très fier d’avoir pu cô-toyer et rencontrer son œuvre pendant plusieurs dizaines d’années ».

« C’est un long parcours et un long compagnonnage qui s’arrête aujourd’hui », a-t-il dit.

M. Taieb Chkili, président de l’Université Mohammed V-Souissi, a quant à lui estimé que le défunt, un grand homme de science, de la pensée et des lettres, a pu, grâce, à ses compétences scientifiques, son humilité et ses qualités, se distinguer au sein de l’université et au niveau de l’institut universitaire de la recherche scientifique qu’il a présidé deux décennies, rappelant ses oeuvres et ses recherches scientifiques, notamment en sociologie et anthropologie.

M. Omar El Fassi, secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, a estimé que le décès de Khatibi est une grande perte pour le pays, la culture marocaine et le monde des lettres et des éditeurs, soulignant que le défunt était un intellectuel engagé, caractérisé par la liberté de pensée et l’esprit de responsabilité qui en font un modèle pour les jeunes générations.

Pour le professeur universitaire Said Bensaid, qui a cô-toyé feu Khatibi dans le domaine scientifique, le défunt avait plusieurs talents: romancier, poète, écrivain et critique. M. Bensaid a, de même, évoqué la période où le regretté dirigeait l’Institut de sociologie, où il a encadré plusieurs thèses et recherches universitaires.

De son coté, le chercheur universitaire Abdellah Saaf, a affirmé qu’il appartenait à la génération qui a largement vécu et interagi avec les écrits du regretté, considérant que le défunt était une référence sur la scène marocaine, eu égard à sa contribution dans des domaines aussi variés que la pensée, la philosophie et les sciences sociales en général.

Feu Khatibi a été un homme de dialogue, distingué par sa capacité d’explorer les méthodes et les perspectives de la recherche, a conclu M. Saaf.

MAP