Obsèques à Rabat de feu Abdelkébir Khatibi

Rabat- Les obsèques du grand intellectuel marocain, feu Abdelkébir Khatibi, décédé à Rabat, dans la nuit de dimanche à lundi, à l’âge de 71 ans, après une longue maladie, se sont déroulées lundi au cimetière des Chouhadas à Rabat.

Après les prières d’Al Asr et du mort, la dépouille du défunt a été inhumée en présence, notamment des Conseillers de SM le Roi, Mohamed Moatassim et André Azoulay, de membres du gouvernement et de la famille du défunt, de plusieurs personnalités des mondes de l’art, de la culture et des médias, des universitaires, des chercheurs et d’autres personnalités.

SM le Roi Mohammed VI avait adressé un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille du grand intellectuel.
Le défunt, a affirmé le Souverain, était « un modèle de patriotisme sincère et de haute moralité, connu pour son ferme engagement en faveur de l’élévation de la pensée marocaine, et son ouverture sur les connaissances humaines, et qui, à travers son apport scientifique et intellectuel et son abondante production littéraire, singulière par son style et sa philosophie, a contribué à enrichir la culture marocaine et humaine en général, en veillant au rayonnement des valeurs scientifiques et critiques dans tous ses écrits ».

SM le Roi a également imploré le Tout Puissant d’accorder à la famille du disparu compassion et patience et d’accueillir le défunt en Son vaste paradis et de le récompenser pour les nobles et loyaux services rendus à la Nation, ainsi que pour sa contribution reconnue dans les domaines de la pensée, de l’enseignement, de la culture et de la créativité littéraire, marquée par la maturité, la sincérité, l’esprit critique et qui demeurera tatouée à jamais dans la mémoire marocaine ».

Né à El Jadida en 1938, feu Abdelkébir Khatibi a étudié la sociologie à la Sorbonne (France) et soutenu en 1969 la première thèse sur le roman maghrébin.

Il occupa plusieurs postes académiques, dont celui de professeur universitaire à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Mohammed V de Rabat, et de directeur l’ex-Institut de Sociologie à Rabat, puis de directeur de l’Institut universitaire de la recherche scientifique.

Le regretté homme de lettres était membre de l’Union des Ecrivains du Maroc depuis 1976, rédacteur en chef du « Bulletin économique et social du Maroc » et directeur de la revue « Signes du Présent ».

Romancier, poète et sociologue de renommée internationale, feu Abdelkébir Khatibi est un spécialiste de la littérature maghrébine.
Ecrivain maghrébin d’expression française parmi les plus distingués, feu Khatibi a traité des phénomènes sociaux dans un style audacieux et novateur.

Il est l’auteur de plus de 25 ouvrages, dont « La Mémoire tatouée » (1971), « L’Art calligraphique arabe » (1976), « Le Roman maghrébin », « Le Livre du sang » (1979), « Amour bilingue » (1983), « Dédicace à l’année qui vient » (1986), »Figures de l’étranger dans la littérature française » (1987), « Un été à Stockholm » (1990), « Penser le Maghreb » (1993), « La civilisation marocaine (sous co-direction avec feu Mohamed Sijelmassi – 1996) et « La langue de l’autre » (1999).

Feu Abdelkébir Khatibi est lauréat de plusieurs distinctions internationales. Les plus récentes sont, notamment, « Le prix littéraire de la seconde édition du Festival de Lazio d’Europe et de la Méditerranée » et le prix du « Grand printemps » de l’Association française « hommes de lettres » pour l’ensemble de ses oeuvres poétiques, dont une partie vient de paraître en trois tomes chez la maison française « La Différence ».

Il est le premier écrivain marocain et arabe à obtenir ce prix, décerné par l’Association française créée en 1838 par une pléiade de noms illustres de la littérature classique de l’Hexagone, tels Honoré de Balzac, Victor Hugo et Alexandre Dumas.

MAP