La province d’El Jadida présente une façade maritime importante s’étendant sur une langueur de 150 km. Cette dimension spatiale maritime est caractérisée par des structures morphologiques variées, par son patrimoine environnemental maritime diversifié et son potentiel touristique. Son système côtier constitue l’assise de plusieurs activités. Parmi quoi, on note la collecte des algues. Cette industrie, dont on parle si peu, existe au Maroc depuis 1948.
La côte de la province est très riche en algues marines, elle dispose du plus grand champ d’algues du pays, avec des espèces identifiées.
La principale espèce d’algue collecté localement est la “ Gelidium sesquipedale ”, elle représente environ 95% de la production des algues marines. Elle est considérée comme l’une des meilleures pour l’extraction de l’agar-agar.
La production annuelle des algues est estimée à 9000 tonnes, selon la délégation provinciale de la pêche maritime d’El Jadida Jerf-Lasfar “ Nous n’avons pas pu établir avec exactitude la production au titre de la campagne 2003, faute de déclaration des différents intervenants dans la collecte et la commercialisation des algues ”.
Le ramassage ou la collecte des algues a créé un grand nombre d’emplois saisonniers, 22800 personnes vivent directement ou indirectement de cette espèce d’algue dans la circonscription maritime de la province.
Pendant la campagne (juillet, août et septembre) tout le monde s’adonne à la collecte des algues (enfants, petites filles, femmes, hommes… ) ; à pied ou sur des petites barques non autorisés, beaucoup se sont mis à plonger à partir d’une embarcation d’un type très particulier, une grosse chambre à air à laquelle est suspendu un filet de pêche qu’on remplit à chaque plongée. Ces chambres à air sont utilisées au cours de chaque campagne par un nombre très importants de plongeurs non autorisés.
Les seuls autorisés à pratiquer la pêche aux algues sont les barques et les navires immatriculés conformément à la réglementation en vigueur et disposant d’une licence de pêche des algues.
La flottille des alguers autorisés est de 15 équipes, appartenant à des sociétés de transformation. Le nombre des barques ayant des licences de pêche au niveau de la circonscription maritime d’El Jadida est de 291 unités. Néanmoins, un nombre important de barques et chambres à air opèrent sans licence.
La période d’activité des algues marines, s’effectue entre le 1er juillet et le 30 septembre, 3 mois d’activités, conformément à l’arrêté n° 1-11893 en date du 1er octobre 1993. La période de repos biologique est entre le 1er octobre et le 30 juin.
Les zones d’exploitation et de commercialisation des algues marines se situant entre Lahdida et M’rizika. Au niveau de la circonscription maritime, il existe une vingtaine de points de débarquement des algues, dont les plus importants sont Sidi-Daoui, Nochane, Gourna, Moulay Abdellah et Laouina.
En dépit des efforts déployés par les département de la pêche et la délégation de pêche maritime d’El Jadida, la population riveraine continue à frauder en s’introduisant dans la zone interdite à l’exploitation et en utilisant des engins interdits telles les chambres à air et les barques non autorisées.
D’autres problèmes d’ordre organisationnel entravent également le bon déroulement de l’exploitation de cette ressource: il y a d’abord l’absence d’encadrement et d’organisation des plongeurs libres et des intermédiaires.
Puis, vient la multitude des sites d’exploitation et de débarquement qui rend les opérations de contrôle plus difficiles. On note également l’insuffisance des moyens matériels mis à la disposition de la D.P.M pour le contrôle de cette activité qui s’étend sur 150 km de côte. Enfin, il y a le manque de déclaration régulière des récoltes d’algues effectuées par les différentes exploitants.
Le non respect du repos biologique en dehors de la campagne d’exploitation s’ajoute à tous les problèmes susmentionnés entraînant une surexportation des champs d’algues marines.
En vue de contribuer à préserver cette ressource et assurer une exploitation rationnelle et durable, la direction de l’équipement propose des suggestions:
- Gestion, organisation et formation des plongeurs et des gens de mer se donnant à cette pêcherie.
- Restructuration de la profession par l’identification et l’organisation des différents intervenants dans le secteurs.
- Limitation des sites de débarquement et association de l’ONP dans le contrôle et la taxation des apports .
- Disposition d’un système de déclaration régulière des quantités récoltées, vendues, exportées et stockées par les différents intervenants, afin d’assurer la fiabilité des données et le suivi de la traçabilité des algues marines.
- Préconisation d’une période de repos biologique pendant deux ans afin que la ressource puisse se régénérer.
-Les responsables du secteur de la pêche disposent d’une cellule de vulgarisation dans les ports destinée à convaincre les exploitants de cette ressource de ne pas “ tuer la poule aux œufs d’or ”, de protéger le capital herbier en respectant le rythme de reproduction des algues et le caractère sain du milieu économique. - Les algues servent des choses !
- Une fois collectées, les algues sont séchées à l’air libre puis compactées en balles et acheminées vers l’usine de traitement . Lavées, cuites, pressées, transformées en plaquettes avant d’être finalement broyées, elles sont réduites en fin de parcours à l’état en poudre blanche.
-Cette poudre porte le nom de Aga-Agar. Revenant maintenant à l’Agar-Agar.
Qu’est-ce que c’est ? c’est de la gélatine végétale, les algues contenant une substance visqueuse. L’adjonction de l’Agar-Agar permet de gélifier un produit et de solidifier un produit liquide. Dans l’industrie alimentaire, on l’utilise pour fabriquer des sauces, des crèmes, des confitures, des composition du lait du chocolat, flous… Dans les laboratoires, à l’emploi dans la préparation des milieux de culture bactérienne. En matière cosmétique etc.
El Mostafa Lekhiar 17-07-2004