Dans le cadre de ses activités culturelles périodiques, la section d’El Jadida de l’Union des écrivains du Maroc a organisé en collaboration avec le Centre régional de la documentation et de l’animation pédagogique, le vendredi 19 mars 2004 à l’Académie d’enseignement d’El Jadida, une table ronde sur le thème : la culture : locomotive pour le décollage touristique dans la province d’El Jadida.
Cette rencontre a vu la participation de M. Driss Khazzani, gouverneur de la province d’El Jadida, des membres de la section locale de l’U.E.M, des délégués des ministères de la Culture, du Tourisme, de l’Artisanat, de l’Education nationale, et de la Jeunesse , du président de l’Association de la zone industrielle, du représentant de l’Association des métiers du tourisme dans la province, plus d’une trentaine d’invités marocains et français.
Sachant que l’Etat marocain a fixé comme objectif pour le tourisme d’atteindre le nombre de dix millions de touristes annuellement à l’horizon 2010, qui engendrera des changements sociaux, notamment, des possibilités d’emploi s’élevant à 600 mille postes.
La province d’El Jadida occupe une place de choix dans ce registre. En effet, cette région avec ses potentialités matérielles, sa diversité naturelle et ses richesses culturelles a été choisie pour la mise en œuvre d’un projet important : la réalisation de la station touristique Mazagan à Haouzia.
Cette station de vocation internationale s’étendra de l’embouchure de l’Oum er-Rebia à la plage d’El Jadida. Par ailleurs, la province d’El Jadida dispose, sur le plan touristique, de plusieurs atouts qu’il faut exploiter dans le but d’attirer le touriste étranger et national, promouvoir le développement économique local et créer de nouveaux postes d’emploi.
Parmi ces atouts, la culture est considérée comme élément stratégique de ce développement et peut garantir, en fait, le décollage du produit touristique local et provincial. Au niveau de l’héritage historique, la province des Doukkala a accueilli, à travers les âges, plusieurs peuples qui ont laissé des traces matérielles de leur présence , notamment des Phéniciens, des Romains, des Portugais, des Français.
Au niveau des vestiges anciens, cette province est riche par son patrimoine historique, à savoir : la cité portugaise, la citerne, la kasbah de Boulaouane, la kasbah de Oualidia, l’église de la Lumière, le Ribat de Tit, la grotte d’El Khenzira, madinat al Gharbia, le fahs des Mjahdines et la cité d’Azemmour. Au niveau de la diversité des paysages, la province regorge des sites d’intérêt écologique et environnemental telles la lagune de Sidi Mousa, la lagune d’Ayer à Oualidia, l’embouchure de l’Oum er-Rébia, la Montagne verte, la crique de Sidi Bouzid, en plus des plages vierges de Sidi Sari, Ard al Bahr, Sidi Bounaim, Ghouirgate et Herchane.
Au niveau de la culture populaire, la province se distingue par ses spécificités en matière culinaire, musicale, artisanale, le tissage traditionnel, la broderie azemmourie, la confection des nattes, la fantasia, la fauconnerie et la construction des tazotas. Au niveau des potentialités humaines, la province d’El Jadida a constitué, très longtemps , une pépinière qui a doté le Maroc d’intellectuels et d’artistes connus sur les plans national et international et qui ont des relations avec les cercles de la culture au Maroc et à l’étranger, relations susceptibles d’être mises à profit pour le développement local et provincial.
Cependant, l’on constate que ces piliers culturels ne profitent guère à la promotion touristique dans la province. Il y a lieu donc de pallier les manques, lever les obstacles au niveau de l’infrastructure routière, la capacité hôtelière, la maintenance des zones de verdure, la propreté des ruelles et des zones touristiques et la promotion de la destination jdidie.
Aussi, la section locale de l’Union des écrivains du Maroc, a organisé à cette rencontre pour débattre du sujet, et déterminer la nature des entraves qui gênent le développement touristique de la province, et proposer des mesures pratiques dans le but de valoriser le produit culturel afin qu’il contribue à convaincre le touriste étranger et national de fréquenter notre province en tant que destination touristique et culturelle permanente, et non de passage ou saisonnière.
Le Matin du 31-03-2004