Des cafés démolis pour embellir la corniche

· Des espaces seront dégagés pour libérer les accès à la plage

Il s’agit d’une grande opération de réaménagement de la corniche pour l’embellissement de la ville. Personne à El Jadida n’aurait cru possible la démolition de cafés au bord de la mer. Mais la municipalité est ferme. Tous ces cafés devront disparaître pour offrir un cadre plus agréable aux habitants de la ville. Ils profitaient depuis plusieurs années d’une occupation provisoire de l’espace public.
Et maintenant, la ville veut récupérer ses droits. Dès vendredi dernier, les destructions ont commencé sous l’oeil vigilant des représentants des autorités locales. Les propriétaires ont pu bénéficier d’un délai pour débarrasser les lieux de leurs affaires. Cette opération a commencé par le secteur où se trouve le café Yasmina, qui est aussi concerné. Et le propriétaire n’est autre que Abdellah Toumi, propre frère du président du Conseil municipal. Selon les responsables de la municipalité, il s’agit de donner un exemple aux autres exploitants. “Il n’y aura pas de passe-droit”, insiste-t-on. Cette opération permettra de dégager un passage à partir du parc Mohammed V pour accéder directement à la plage. La deuxième étape concernera les 5 cafés situés sur la corniche du boulevard Nabeul.
Les démolitions sont annoncées irrévocablement pour avant la fin du mois de juin. Sur cette corniche, il y aura des espaces animés avec “un éclairage d’ambiance pour des promenades en famille”. Les négociations et les discussions sont en cours avec les propriétaires des cafés. Ces derniers s’interrogent sur le sort de leurs employés. “Notre coopération est acquise à condition que les compensations soient équitables”, indique un propriétaire. La proposition de la municipalité est d’aménager des places en contrebas sur le sable pour ces cafés. L’idée paraît séduisante aux propriétaires qui sont sceptiques cependant quant aux temps que nécessiteraient les nouvelles installations.
Si les destructions sont annoncées avec certitude avant l’été, les nouveaux emplacements ne pourraient être exploités qu’après la saison estivale. “On est prêt à quitter les lieux à condition que les aménagements soient vite réalisés”, avance un autre propriétaire.

Mohamed RAMDANI L’économiste du 01-04-2004