Bon présage. On dirait qu’El Jadida s’est enfin donné la peine de se réveiller du bon pied ce mercredi-là. Certes, une fois n’est pas coutume, mais il s’avère que le dossier du classement de la cité portugaise en tant que patrimoine de l’humanité a retrouvé ses effets mobilisateurs.
La journée d’étude organisée conjointement par la province d’El Jadida et la direction du patrimoine maroco-lusitanien et dont le thème central a trait au décryptage des précédents recommandations de l’ICOMOS ainsi qu’à l’élaboration d’un plan de gestion en mesure de réunir toutes les garanties possibles, a été une véritable réussite.
Pas de fausse note. L’assistance a été nombreuse et diversifiée mais surtout très entreprenante quant à l’avenir de cette merveille longtemps en marge de toute considération, alors qu’elle représente pour les spécialistes une œuvre historique et architecturale unique et de grande importance universelle.
Dans une intervention franche et savamment développée, le directeur du patrimoine maroco-lusiotanien a jeté toute la lumière sur l’historique d’une précédente candidature, mal gérée depuis 1998, alors que la cité disposait de toutes les valeurs demandées en mesure de lui ouvrir les chemins de l’universalité.
Les entraves qui bloquent cette candidature et qui n’ont rien à voir avec la qualité de l’ouvrage en lui-même ont été aussi mises à nu lors de cette intervention.
Le gouverneur de la province qui a présidé le comité de suivi dégagé à l’issue de cette réunion a voulu être plus ferme dans la gestion future de ce dossier. Pour lui, les temps ne sont pas à la contemplation des échecs ni aux faux-fuyants. La cité portugaise dispose de sa place en tant que patrimoine universel et il n’est jamais trop tard, pour lui rendre justice.
C.A – libération 14-02-2004