Une fin d’année un peu particulière à la BCM

Si le drame de la prison de Sidi Moussa est ce qui a marqué le plus la ville d’El Jadida et tout le Maroc durant cette année 2002, la fin de l’année ne s’annonçait pas meilleure pour la ville, et les discussions des jdidis dans leurs maisons, lieux de travail, dans les coins de rues et dans les cafés tournaient toutes autour de l’affaire de l’agence bancaire de la BCM1, qui contrairement à son calme apparent a fait plus de bruit qu’on ne le croyait.
Un audit interne, effectué le mercredi 25 décembre 2002, a révélé un trou de près de vingt six millions de dirhams dans sa comptabilité.
Une enquête a été donc ouverte par la police judiciaire, puis par le juge d’instruction pour retrouver les responsables du détournement. Tous les employés de l’agence bancaire ont été interrogés ainsi qu’un des clients de la banque qui est en état d’arrestation.
La plupart des employés ont avoué leur implication dans ces détournements en leur compte et au compte de plusieurs clients de la banque, d’après les premiers éléments de l’enquête les prétendants aux prêts présentaient à l’agence bancaire un chèque provenant d’une autre banque en gage de garantie, et les responsables de l’octroi du crédit ne s’opposaient pas à la demande de prêt et facilitaient la tâche aux clients sans vérifier leurs comptes chez les autres banques. Ceci a duré près de 5 ans, et a cumulé un peu plus de deux milliards et demi de centimes, et la police judiciaire n’a pu mettre la main que sur 300 chèques de ce genre totalisant un milliard et demi de centimes (15.000.000,00 de dirhams).
De leur part certains employés de la banque mettait la main dans la pâte, et se servait de l’argent de l’agence comme s’il s’agissait de leur propre boite, et puisque les clients usent de denier facilement pourquoi pas les gens de la maison (Fi al moukarrabina awla!).

Dans la rue on parle de plusieurs scénarios possibles, et comme disent les marocains : « Malli tattih albagra yak’waw jnawiha », on cite même des noms de clients, et l’on reconnaît parmi eux certains nouveaux riches, ceux qui font la une des bavardages des cafés de tous les jours et ceux qui ont fait une rapide montée dans le monde des affaires!!!

Mais jusqu’à présent la police judiciaire attend une plainte de la banque pour pouvoir procéder à l’interrogation des propriétaires des 300 chèques, et on a appris de sources sûre qu’aucun de ces clients que certains prétendent qu’ils ont été écoutés par la police n’a été interrogé.

On reviendra avec plus de détails sur cette affaire dans un deuxième article.

  1. Banque Commerciale du Maroc ↩︎