Suite au drame survenu vendredi 01 novembre 2002 à la prison locale d’El Jadida, l’organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a adressé une lettre ouverte au ministre de la justice affirmant que le département de tutelle n’as pas pris les mesures nécessaires et efficaces pour mettre fin à de tels drames.
L’OMDH rappelle dans sa lettre l’horrible fréquence de tels incendies et dont le dernier aura fait quatre morts et plus de quarante blessés à la prison de Souk Larbaâ après le sinistre qui a coûté la vie à vingt huit personnes à la prison d’Oukacha. L’OMDH en conclut que si ce genre de drame continue à avoir lieu, c’est que le ministère concerné n’aura pas pris les mesures adéquates répondant aux normes internationales et aux revendications des ONG marocaines de défense des droits de l’homme.
L’OMDH qui se dit affligée par l’ampleur de ce qui vient d’arriver à El jadida, rappelle avoir demandé au ministre de la justice l’ouverture d’enquêtes concernant les incendies dans plusieurs prisons mais malgré une promesse dans ce sens, les résultats ne sont toujours pas connus.
c’est ce qui est arrivé, entre autres, après l’incendie de la prison de Souk Larbaâ quand l’OMDH avait demandé l’autorisation de mener une enquête. Le ministère concerné ayant promis d’en effectuer une par ses propres moyens, l’OMDH se dit dans le regret que rien n’a été fait jusqu’à ce jour.
Reste alors le constat d’une amère et alarmante réalité : les prisons marocaines connaissent une surpopulation inquiétante. C’est l’exemple de celle de Sidi Moussa avec 40% au dessus de sa capacité d’accueil et un nombre de gardiens en deçà des normes internationales.
L’OMDH indique dans sa lettre que les citoyens morts ou blessés à la prison d’El Jadida ont fait les frais de graves pratiques qui ont porté atteinte à leurs vies et intégrité physique.
Dans cette même lettre l’OMDH a établi une longue liste de problèmes qui font des prisons marocaines un véritale enfer et de leurs occupants les potentiels victimes de toutes sortes de catastrophes et drames évitables pourtant si étaient observées la loi régissant les prisons et les normes internationales en la matière.
L’OMDH demande, à la lumière de tous ces éléments, l’ouverture d’une enquête administrative en plus des investigations judiciaires confiées à des personnes ayant le courage et l’honnêteté pour le faire et rendre publics les résultats de ces enquêtes dans le plus bref délai.
L’OMDH demande également qu’en cas de besoin, des mesures disciplinaires soient prises à l’encontre de toute personne responsable de ce drame et ce en toute transparence. Elle demande aussi que soient rendus publics les résultats des enquêtes sur les trois précédents incendies au cas où ces derniers auraient pu avoir lieu.