Tout doucement mais avec une résonnance de crédibilité assurée, le théâtre Afifi d’El Jadida reprend ses droits, après un état d’agonie qui a duré toute une éternité si l’on se réfère au temps culturel. Il faut vivre cette nouvelle atmosphère qui baigne depuis quelques temps ce temple de la culture pour comprendre que l’air du temps n’est plus aux soupirs de désespoir et encore moins aux murs des lamentations auxquels nous habitué tous ceux qui ne comprennent que la langue des regrets et de critique aveugle.

Tout doucement, mais surement le théâtre d’El Jadida retrouve son public et ses spectacles qui puisent dans a qualité. Après Zinoun qui a ouvert le bal avec son spectacle dédié au patrimoine local, relayé par la troupe du Théâtre du Ranelagh dans « Jacques Brel ou l’impossible rêve », puis un Concert Jazz animé par François Raulin, Adama Dramé et Majid Bekkas, le tout couronné par le festival International Andalussyat dans sa 9ème édition…on peut dire qu’il y a vraiment de quoi verser dans un optimisme annonciateur de beau temps, un optimisme qui reste néanmoins prudent pour le moment, tant qu’une structure professionnelle qui veillera sur la gestion et surtout l’entretien de cet acquis n’a pas encore défini ses contours.
En peu de temps, le théâtre Afifi a repris ses droit pour nous replonger dans ses années d’avant divorce avec son public. L’affluence qu’il a connu durant ces dernières représentations démontre bien que le citoyen avait vraiment soif de son théâtre d’antan, de sa pénombre feutrée et de ses moments de détente.
Pour les observateurs avertis, la vue de l’extérieur au moment des représentations représente en elle même un autre spectacle qui ne manque pas d’enseignements. Une agitation toute particulière anime la place. Par groupes, les anciens Jdidis réveillent leurs réminiscences, les jeunes générations attisent mutuellement leurs fierté tandis-que les jdidis par adoption s’interrogent en toute curiosité sur le pourquoi de ces attroupements.
Oui, le théâtre d’El Jadida respire la vie et la partage avec grâce. Une petite hirondelle est passée au dessus. Espérons seulement qu’elle ne soit pas la seule, parce que, elle ne peut créer le printemps en solitaire.
Chahid Ahmed