LE GELIDIUM OR ROUGE D’EL JADIDA

Gelidium est le nom de l’algue marine d’où est extraite la précieuse matière Agar-Agar, un produit à forte valeur ajoutée, utilisé dans les domaines pharmaceutique, cosmétique, agro-alimentaire et dans divers usages pour des produits bio en vogue actuellement en Occident.

La demande à l’exportation de cet algue marine a connu une grande augmentation ces dernières années , et la ruée vers cet or rouge, connu sous le nom de (R’biâa) a fait des ravages au niveau de l’écosystème maritime en particulier. La densité des peuplements des algues rouges (Gelidium) au niveau du littoral atlantique(axe El Jadida – Essaouira) est passé, en six ans, de 5 kg/m2 à 0,8 kg/m2, conséquence d’une surexploitation de cette ressource.

La saison d’extraction des algues s’étend du 1er juillet au 30 septembre, et n’est réglementée que par deux ou trois articles du code de commerce maritime marocain, datant lui même de 1917, qui déterminent la saison et la méthode d’extraction. Donc en l’absence d’autres textes juridiques en la matière, c’est la loi du marché qui prime.

A chaque début de saison ce sont des centaines de jeunes plongeurs qui sortent en mer, à bord de chambres à air ou de petites embarcations, utilisant toutes sortes de matériaux improvisés à l’occasion pour assurer leur respiration, et imaginez tous les types de metiers qui suivent. Si ces jeunes se donnent tant de peine, c’est que les gains sont alléchants : un débutant peut gagner plus de 10.000,00 dirhams par mois.

Lors d’une journée d’étude organisée en juin dernier à El Jadida sur l’exploitation des algues marines, en présence du ministre des Pêches maritimes, M. Saïd Chbaâtou, les participants ont été unanimes à souligner les grandes lacunes de la législation dans ce domaine, ce qui permet toutes sortes d’abus et de surexploitation de cette précieuse ressource halieutique.

Les résultats des recherches qui ont été présentées à cette occasion sont alarmants et révèlent une grave dégradation des peuplements des algues Gelidium, dans les principales zones se situant notamment au niveau des zones du littoral atlantique El Jadida-Essaouira et la zone de Tan-Tan.

En six ans on est passé de 5 kg à 0,8 kg au mètre carré
Le ministre a annoncé, lors de cette rencontre, que son département travaillait sur l’élaboration de nouveaux textes de loi à même de garantir l’organisation et la réglementation rigoureuse du secteur de l’exploitation des algues marines.
De telles mesures s’avèrent des plus urgentes à entreprendre en vue d’assurer une exploitation rationnelle et durable de cette ressource qui assure de l’emploi à quelques 9.500 personnes à travers le pays.