Humour : quand la qualité de la vie ne rime pas avec l’esthétique jdidie

Chez certaines personnes, l’instinct de propriété prend des proportions inquiétantes. Non contentes de vouloir tout s’approprier par des manigances de tout genre, elles ont même tendance à vouloir s’emparer de ce qui est du domaine public, c’est-à-dire ce qui est financé par vous et nous, et qui est destiné impérativement à l’usage de tous sans distinction.
Ce vent de folie, qui s’est emparé de certains personnes fait croire à ces «privilégiés» que tout leur est dû.

On a tant évoqué le problème de l’occupation illégale du domaine public à El Jadida. Mais on n’a jamais parlé de l’aspect civilisationnel de cette ville appelée jadis : La Deauville marocaine. Ce point semble être ignoré par l’ensemble des partenaires concernés. Et comment pourrait-il en être autrement face à la politique de «laisser faire et laisser aller» ? Ainsi, on accoure vers la dégradation architecturale au lieu de bien comprendre que la qualité de vie dans une ville doit rimer avec l’embellissement des places publiques ainsi qu’avec le réaménagement et la réhabilitation des monuments historiques ou œuvres architecturales.
Et, comme on n’a aucun sens de l’éthique ni de l’esthétique, la situation du cachet architectural d’El Jadida s’est empirée de plus en plus.
La qualité de vie au quotidien à El Jadida a subi de profonds bouleversements à cause de la transformation du domaine public en propriété privée, obéissant à la seule logique du profit. Par conséquent, on sacrifie l’intérêt du citoyen même s’il se sent frustré ou écœuré. Quant à la commission d’esthétique, elle considère peut-être, et selon son jargon, que le dépouillement du paysage est un genre de ravalement et d’embellissement. Voilà pourquoi le pauvre citoyen est vraiment dans la tourmente. Mais en fait, qui en est responsable ? Il est donc temps de mettre un terme à de telles habitudes.

Abdelmajid Nejdi et El Mostafa Lakhiar- Le Matin du 29-06-2003