Entretien avec Tobin Prior, PDG de Kerzner International

Le groupe sud-africain Kerzner, aménageur-développeur de la station Mazagan, devrait livrer la première tranche en décembre 2009. Son défi, «être le fleuron des stations balnéaires au programme du plan Azur». La question de l’exclusivité du casino autour du site dans un rayon de 130 km au moins, partant de Rabat, serait-elle à l’origine du retard accusé dans le démarrage du projet?

– L’Economiste: L’introduction d’avenants par votre groupe, dans le projet Mazagan, serait à l’origine de beaucoup de retard. Partagez-vous cette analyse?

– Tobin Prior: En quelque sorte, oui. Les négociations ont retardé le démarrage du projet Mazagan, mais valeur aujourd’hui, on ne s’en plaint pas trop. Le challenge pour le groupe Kerzner a, de tous les temps, été de garder sa position de leader dans la création et l’exploitation de stations touristiques et hôtels de luxe hors classe. Sans fausse modestie, Mazagan Resort d’El Jadida placera le Maroc dans le cercle très fermé des destinations où le groupe a choisi de surprendre ses hôtes.

– Du succès commercial de la première tranche pourrait dépendre la suite des deux autres. Comment comptez-vous vous y prendre pour vendre le Maroc?

– Nous appliquons la même méthode marketing pour tous nos produits. Une méthode qui a fait ses preuves dans tous les marchés où nous sommes présents. Toutefois, nous mettons en place des stratégies adaptées pour chaque type de marché. En ce sens que nous ne vendons pas des services hôteliers traditionnels, mais de l’expérience, basée sur l’authenticité et la culture du produit donc de la destination. Pour cela, il ne suffit pas de se limiter à des brochures ou à de la simple promotion sous sa forme traditionnelle. C’est pourquoi notre démarche est la vente directe qui privilégie le contact direct avec le client. En atteste la création du pôle immobilier Maroc que dirige Aziz Ayouch. Car notre démarche commerciale et marketing vise à créer la demande, en focalisant nos efforts non seulement sur la publicité mais aussi sur les relations publiques.

– Qu’en est-il de l’exclusivité autour du casino, un des points forts de votre offre?

– C’est une branche très particulière. Au-delà des polémiques qu’occasionnent les casinos de manière générale, le chaînage, si on peut dire, est important. Pour l’activité du casino qui est un volet important de notre activité et un loisir très demandé par notre clientèle principale, il nous fallait toutes les garanties nécessaires. Nous avons exigé une exclusivité, autour d’El Jadida, pour le casino de la station balnéaire Mazagan. Et ce, dans un rayon de 130 km, partant de Rabat.

Propos recueillis par Bachir THIAM – L’économiste 30-10-2008