Que dire de plus, lorsque les paroles se tarissent et n’arrivent plus à exprimer avec force cette douleur lancinante qui s’est accaparée des esprits et des cœurs, depuis ce fatidique 16 Mai 2003 ?
Que raconter de plus, lorsque même les larmes se rebellent et désertent ces masques de douleur, par peur que leurs éclats ne ternissent sous l’emprise du temps et des interrogations dont les réponses se dérobent à toute forme de logique ou se perdent dans les abimes de l’absurde ?
Nous l’avons vécu pour le raconter disait l’autre. Nous voulons le raconter pour que cela ne se reproduise plus, répondent les familles des victimes de l’attentat de ce triste vendredi noir, qui se sont réunis à El Jadida pour commémorer le 7ème anniversaire de ce tragique événement qui avait endeuillé tous le pays le 16 Mai 2003.
Toujours est-il qu’au-delà de cette émouvante communion qui s’est déroulée à la médiathèque Tachfini d’El Jadida, la parole a été laissée surtout aux cris des cœurs, que les familles des victimes ont voulus immortalisés par l’écriture, la poésie, la peinture et les notes du luth.
« Avant l’heure », ouvrage de Souad El Bagdouri (Mme El Khammal), le recueil de poèmes de Khatiba Moundib, l’exposition de peinture de Sdaïgui , exposition de livres et d’articles de presse sur les attentats ou encore la chanson de Boudouil, à la mémoire d’Abdelkrim Moundib…, ont été autant de symboles qui témoignent de la place que détient le champ culturel, pour conter toute forme d’obscurantisme aveugle. Et c’est sans nul doute, cette prise de conscience qui a amené les organisateurs, en l’occurrence l’association des familles des victimes du 16 Mai en collaboration avec l’union des écrivains du Maroc (Section d’El Jadida), à inscrire cette 7ème commémoration sous le thème « De la parole à l’écriture ».
C.A