Le colloque géologique et minier du continent Africain est très varié. Il inclue plusieurs zones intéressantes aussi bien du côté scientifique fondamental que du côté économique (minier et pétrolier). Les chercheurs et les professionnels œuvrant sur le continent se sont rendu compte très tôt de la nécessité d’une rencontre pour l’échange et la discussion des résultats des recherches en cours.
C’est ainsi que fut créé en 1964 le colloque de la géologie africaine. Ce meeting était réservé au début à une élite formée de directeurs de services géologiques, quelques officiels et académiciens. C’est au fil des années que le nombre des participants a sensiblement augmenté et que le public concerné s’est élargi pour couvrir professionnels, chercheurs et étudiants. De 1965 à 1990, le colloque se tenait en Europe et profitait, essentiellement aux scientifiques européens et aux étudiants africains suivant leurs études dans le vieux continent.
Pendant cette période, les différentes éditions se sont tenues successivement à Londres (1965) Clermont – Ferraud (1969) Leicester (1971) Florence (1973) Leeds (1975) Gottingen (1977) Montpellier (1979), Open University (1981) Tervuren-Bruxelles (1983) Saint Andrews (1985) Berlin (1987) Nancy (1990). Les premières manifestations abritées par le continent africain se sont tenues au Swaziland (1993) et au Zimbabwé (1997).
Après l’édition de 1997, la société géologique d’Afrique a pris la décision de parrainer les éditions futures qui seront organisées bi-annuellement en alternance entre l’Europe et l’Afrique et entre un pays anglophone et francophone. Ainsi, la 18e édition qui a eu lieu à Graz (Autriche en 2000 lors de la séance de clôture de cette édition, le Maroc a été choisi en l’Université Chouaïb Doukkali pour l’organisation du 19ème colloque).
Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la société géologique d’Afrique et l’Université Chouaïb Doukkali ont organisé du 19 au 22 mars, le 19e colloque de géologie africaine. La cérémonie d’ouverture des travaux de ce colloque a été présidée par M. Omar Fassi Fihri, secrétaire d’Etat chargé de la recherche scientifique, et en présence notamment du gouverneur de la province, M. Mohamed Fassi Fihri, le secrétaire général de la province M. Lemsitef, le président du Conseil municipal M. Ahmed Faïçal Al Kadiri, les députés de la province, le président de la société géologique d’Afrique, le recteur de l’Université Chouaïb Doukkali, M. Ahmadi, les doyens de la Faculté des lettres et des sciences humaines, le doyen de la Faculté des sciences, ainsi qu’un grand nombre de professeurs universitaires.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion M. Omar Fassi Fihri : a déclaré :
Le gouvernement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI réserve à la question de la recherche scientifique en géologie une place centrale dans ses préoccupations, car parler des connaissances, de la préservation et de la gestion des ressources du sol et du sous-sol, ainsi que de la prévention des catastrophes naturelles, c’est parler de l’avenir du développement socio-économique durable du pays.
Comme vous le savez, notre pays recèle un patrimoine géologique d’une richesse et d’une complexité indéniables, et grâce à la recherche en sciences géologiques, nous sommes heureux de constater que les travaux dans ce domaine ont beaucoup progressé ces dernières années en matière d’investigation, d’exploration et de valorisation de ce patrimoine aussi bien sur le plan de la recherche fondamentale et appliquée que sur le plan de la recherche-développement.
L’exploitation des richesses minières, énergétiques et hydriques d’un pays, exige des connaissances et des travaux pour leur découverte, leur mise en valeur, leur gestion et leur renouvellement mais aussi pour la sauvegarde de l’environnement qu’elles sont parfois amenées à dégrader ; le sol et le sous-sol sont souvent sollicités par une investigation intense liée à l’activité humaine soit pour la construction d’ouvrages tels que les barrages, les routes et les autoroutes, soit pour la construction de complexes industriels et urbanistiques soit pour l’exploitation de leurs ressources naturelles. Si cette activité est nécessaire pour le développement socio-économique du pays, elle a aussi parfois des effets négatifs par son impact sur la sauvegarde de l’environnement.
Nous sommes ainsi convaincus que la géologie est la discipline scientifique la mieux indiquée pour contribuer aux programmes de développement élaborés et mis en œuvre par les différents départements ministériels que ce soit le département de l’équipement, de l’énergie et des mines, de l’aménagement de territoire ou de l’habitat.
C’est pourquoi notre pays a mis en place à partir de 1997 un ambitieux Programme national de cartographie géologique (PNCG) dont les objectifs sont de passer de 25 % à 100 % de cartographie géologique à l’échelle du territoire national, d’atteindre 100 % de couverture géophysique d’infrastructure et de concevoir et d’installer une base de données géoscientifiques. Ce programme, planifié sur 20 ans, avec un budget global de 1 milliard 600 MDH, s’est fixé comme priorités le développement du secteur minier national et l’aménagement du territoire. Les premiers résultats de ce programme commencent à apporter leur fruit, et nous sommes satisfaits de voir que des pays africains comme l’Afrique du Sud contribuent et participent à ce programme.
Dans le cadre de la promotion et du développement de la recherche scientifique dans notre pays, le développement de la recherche scientifique, a mis en place en 1998 un programme d’appui à la recherche scientifique (PARS) suivi de deux programmes thématiques d’appui à la (recherche scientifique) ‘PROTARS I et II) avec des axes et thèmes prioritaires. Ces programmes ont fait l’objet d’un appel à propositions auprès de la communauté scientifique avec un montant de près de 100 MDH (10 M dh) ce qui a permis de financer quelque 500 projets au total ; dans le domaine de la recherche en géologie nous finançons 53 projets.
Je saisis cette occasion, pour inviter nos géologues universitaires à nous soumettre des projets de constitution d’un pôle de compétences, à côté des 15 autres pôles existants. Toujours, dans le cadre de la même stratégie, un programme de soutien à l’édition scientifique et technique a été mis en place en 2000-2001 avec un budget de 1,5 MDH permettent ainsi la diffusion des résultats de la recherche. Un autre programme pour le soutien aux manifestations scientifiques avec un montant de 1 million de dirhams a été aussi mis en place.
Parallèlement à ces moyens financiers permettant d’initier des programmes de recherche qui mobilisent l’ensemble de la communauté scientifique, il a été créé un Fonds national de la promotion de la recherche scientifique et du développement technologique sous forme d’un compte d’affectation spéciale dans le cadre de la Loi de finances 2001. Par ailleurs, le plan quinquennal 2001-2004 prévoit, pour le département de la recherche scientifique, un investissement global de 567.8 MDH pour les cinq an. Pour l’année 2001, un montant de 48.2 MDH a été prévu pour la mise en place et la réalisation des projets suivants :
- Renforcement de réseau informatique à haut débit Marwan ;
- Création de l’Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique ;
- Mise en place d’un Institut National de la Recherche sur les Plantes Aromatiques et Médicinales ;
- Création d’Unités d’Appui à la Recherche Scientifique ;
- Construction d’un nouveau siège pour le CNRST ;
- Appui aux pôles de compétences ;
- Soutien à la recherche fondamentale ;
- Equipement des laboratoires de recherche universitaire.