L’INTERNET AU MAROC, QUEL AVENIR ?

Près de six ans après l’installation du premier nœud Internet en novembre 1995 par l’Office national des postes et télécommunications (ONPT), il parait que l’Internet au Maroc est toujours en stade embryonnaire, malgré quelques avancées remarquables de quelques opérateurs et intervenants dans le net. Si l’on se fie aux statistiques sur l’utilisation de l’Internet, on conclue que le marché est malheureusement très faible. Le seul indice qui pourrait être considéré comme prometteur, et qui ne reflète nullement la réalité, est le nombre grandissant de cybercafés actuellement au nombre de 2.100 sur tout le territoire national. Les autres chiffres livrés par Maroc Telecom évoquent, quant à eux, une évolution plus que lente des nouvelles technologies de communication, exception faite des téléphones portables.

Nombre de noms de domaine « .ma » jusqu’à juin 2001 2.500

Nombre de cyber cafés 2.156

Abonnés par réseaux téléphoniques commutés RTC chez IAM* 26.000

Abonnés par réseaux téléphoniques commutés RTC chez Maroc Connect (Wanadoo) 10.000

Abonnés par réseaux téléphoniques commutés RTC chez Atlasnet 5.000

Liaisons spécialisées 64 kps IAM 700

Liaisons spécialisées 64 kps Maroc Connect 200

Bande passante 136 mégabits/s

Selon les estimations, il y’aurait entre 200.000 et 400.000 internautes qui utilisent le réseau au Maroc, alors que le nombre total d’abonnés RTC chez tous les fournisseurs d’accés est 50.000. Si l’on compare ces chiffres avec ceux des abonnés au téléphone portable pendant moins de deux ans, chez les deux opérateurs nationaux du téléphone mobile, qui avancent un total de 3.000.000 d’abonnés, on ne peut espérer de miracle au niveau du réseau des réseaux sauf si les fournisseurs d’accés, et surtout IAM qui détient le bout du fil, revoit son mode de transmission et passe à l’ASDL (Assymetrical Digital Subscriber Line) qui permet d’accéder à l’Internet à grande vitesse à partir du réseau téléphonique, et accélérer le transfert et la réception des paquets. Par ailleurs, contrairement à ce que pensent les fournisseurs d’accès, les tarifs d’abonnement et les frais téléphoniques qui résultent de la connexion à internet bloquent beaucoup de gens, mêmes ceux qui ont contracté auparavant des abonnements selon les formules du prêt pour l’achat d’ordinateurs.

L’UNESCO, dans un de ses rapports, donne une nouvelle définition à l’analphabète en l’an 2003, c’est celui qui ne sait pas utiliser les nouvelles technologies de l’information. Avec 400.000 internautes au Maroc sur près de 30.000.000 d’habitants, on est à 1,33 % de futurs alphabètes, si l’évolution des internautes marocains est de 100% par an, en l’an 2003 le Maroc se retrouvera avec près de 1.200.000 internautes, et si la population reste à 30.000.000, on aura 96% d’analphabètes. Reste à ajouter que, selon des sondages recents, plus de 95% des utilisateurs marocains de la toile passent tout leur temps à bavarder (tchatch), et une grande partie du 5% restant utilisent l’internet seulement pour la messagerie.

*IAM: Ittissalat Al-Maghrib – Maroc Telecom

Rusibis © 22/07/2001