Azemmour lève la barre et s’applique à hausser le ton, par la voix de la musique, de l’art et de la culture. La doyenne des médinas du Maroc, dont les origines se diluent mystérieusement dans la nuit des temps, ne veut plus rester à la traîne, et ses ambitions d’aujourd’hui se veulent à la hauteur de la forte charge historique et culturelle qui la caractérise.
C’est donc à travers cette dimension civilisationnelle, qui porte en elle toute une harmonie d’empreintes
Amazighes, Judaïques, Musulmanes, Portugaises et Andalouses, que l’Association des Amis d’Azemmour, cherche à recentrer cette médina, dans une nouvelle orbite, plus en phase avec cet air d’un temps réconciliateur qui a déjà soufflé sa fraîcheur sur nombres d’autres ville du pays d’égale ou de moindre grandeur.



Une hirondelle plane ces derniers temps sur les vestiges d’Azama-l’Olivier ; un nom très évocateurs qui nous vient des profondeurs du passé et que gardent jalousement les annales de cette ville millénaire dont les fragments de sa mémoire historique sont tramées d’aventures exceptionnelles, de repères artistiques singuliers et surtout d’escales temporelles de haute spiritualité.
Une hirondelle plane aujourd’hui sur la vieille médina d’Azemmour, encore et toujours fièrement suspendue sur les hauteurs dominant l’Oued Oum Errabi… serait-elle pour autant annonciatrice de ce printemps, longtemps espéré par une cité ayant campé depuis des décennies en marge de l’histoire contemporaine ?
Lors de la conférence de presse organisée par l’Association des amis d’Azemmour, le Samedi 10 Mai, pour annoncer le programme et les objectifs de la première édition du festival « Printemps d’Azemmour », Nabil Benabdallah, président de l’association a axé toute son énergie persuasive pour répondre à cette interrogation et surtout convaincre ses partenaires à partager avec lui ce rêve qui porte en lui tous les prémisses d’un réveil sur le bon pied, « Le principal objectif assigné à cette manifestation, consiste à faire de ce festival un vecteur de développement qui reprendrait un peu le modèle de l’impulsion du festival Gnaoua, musique du monde à Essaouira. Et les atouts dont dispose Azemmour pour intégrer le cercle des villes festivalières à l’échelle Nationale sont de grande importance. La beauté du site, l’histoire de la ville, la proximité de Casablanca, les projets de réhabilitation et d’aménagement en cours de réalisation, et enfin cet impérieux besoin d’un événement pour extérioriser toutes ces richesses et ces émotions… ce sont là autant d’indicateurs qui ne peuvent que stimuler cette volonté daller de l’avant pour faire d’azemmour une destination touristique et culturelle au même titre qu’Essaouira, Asila, Tanger, Chaouen et autres… »
Dans cette première édition du festival « Printemps d’Azemmour », qui s’inscrit sous le signe « Une ville riche d’histoire et d’émotion », l’art et la culture occupent une place de choix, notamment à travers des actions de valorisation du patrimoine culturel et de dynamisation de la création artistique dans cette ville.
Basé essentiellement sur la musique, ce festival se veut surtout un esprit de dialogue et de fraternité entre les cultures, toutes les cultures.
Sur ces chemins de fraternité musicale, Azemmour aura à rencontrer la finesse et l’énergie du Flamenco Espagnol, à travers le groupe « OJOS DE BROJOS », la voie distinguée de la Capverdienne CESARIA EVORA, la diva aux pieds nus, ou encore la talentueuse MAYRA ANDRADE, celle qui a su dessiner les contours musicaux de son pays ; le Cap vert, en plus de la jeune artiste Franco-Marocaine SOFIA ESSAIDI, dont les multiples talents font d’elle une interprète dotée d’une grande musicalité et d’un sens de la rythmique et du groove.
La part de la musique Marocaine n’est pas en reste, puisque des tableaux hautement variés composés de deux scènes, l’une à l’intérieur de l’ancienne médina et l’autre, plus grande à l’extérieur des murailles, seront animés par une panoplie de groupes et de chanteurs nationaux, ayant confirmé leur notoriété en matière musicale et dont on peut citer les groupes MAZAGAN, GNAOUA CLICK, DARGA, H-KAYNE, HOBA HOBA SPIRIT, AOURIOURA, OULAD BOUAZZAOUI ET ABIDAT R’MA.
Sur un autre plan, et dans l’objectif de cristalliser l’identité culturelle d’Azemmour, tout en contribuant à rendre l’art plus accessible au grand public, les organisateurs ont tracé toute une trame de manifestations dans différents espaces urbains, regroupant des animations pédagogiques et ateliers scolaires, expositions photos « Regards sur Azemmour », des peintures murales, des expositions et ateliers d’art plastique, en plus des conférences animées par des spécialistes de la valorisation des fonds patrimoniaux.
CHAHID Ahmed
m.ahmedchahid@yahoo.fr