Moussem Moulay Abdellah d’El Jadida Le festival des traditions

Du 03 au 10 Août, la province d’El Jadida vibrera de nouveau au rythme du plus grand moussem du pays, en l’occurrence, Moulay abdellah amghar ; dont la gigantesque « Mehalla », s’installe chaque année depuis des temps très lointain, sur le site de l’ancienne Tit, à peu de distance de la ville d’El Jadida
Cette spectaculaire cité de toile, dont les tentacules s’étendent sur plusieurs kilomètres, tout au long de la côte atlantique des Doukkala, et qui semble émerger du néant, comme par enchantement, représente un spectacle unique en son genre, ayant toujours su focaliser la fascination de dizaines de milliers de visiteurs nationaux et étrangers, en quête d’une plongée dans un bain de traditions purement Doukkalies.
La fantasia et la fauconnerie, qui ont depuis toujours fait figure de spécificité locale, représentent tout au long de cette semaine de festivités non stop, le point fort de tous les spectacles, où les grands plateaux réservés à la chanson côtoient les petites scènes des « Halka », dans une parfaite harmonie, et au grand plaisir de quelques 300.000 visiteurs.

Ce grand rendez-vous qui fait figure de « repos du guerrier », pour les agriculteurs d’une province à majorité rurale, est encore plus apprécié par les estivants nationaux et touristes étrangers, qui viennent y puiser les parfums et goûts de l’exotisme et du dépaysement.
C’est au son du baroud et des mille bruissements nocturnes, dont seule la magie d’un tel événement est capable d’en formuler la cadence, qu’aura à vibrer la gigantesque fourmilière humaine, habituée depuis des temps lointains aux rituels d’un moussem pas comme les autres.

Cette grand-messe, dont la particularité est de rassembler plus de mille cavaliers venus des quatre coins du pays, est aussi une occasion pour la province d’El Jadida de mettre en exergue toutes ses potentialités économiques et ses spécificités locales, par le biais d’une vitrine vivante où des variétés de produits relatifs à l’agriculture, l’artisanat, le folklore et la tradition culinaire des Doukkala est exposée à ciel ouvert tout au long d’une semaine où les nuits et les jours se confondent pour laisser la place à une liesse collective et permanente.
Le moussem de Moulay Abdallah Amghar, qui est dédié à la mémoire du grand Amghar, a conservé aussi tous ses aspects religieux et spirituels. Des milliers de visiteurs de différents horizons nationaux, continuent à perpétuer cette notion de pèlerinage dans ces lieux saints, édifiés sur l’ancienne Tit, dont nombre de recherches en sciences toponymiques, supposent qu’elle est elle-même érigée sur les décombres de l’antique port de Rusibis.
Ainsi donc, et tout au long de cette manifestation empreinte de recueillement pour les uns et de repos de guerrier pour les autres, c’est au cheval et au faucon de la tribu Le kouassem que revient la place des maîtres incontestés des lieux. Aux superbes voltiges des rapaces, dont la cadence est orchestrée, par des maîtres chioukhs, souvent centenaires, succèdent les interminables « Sorbas » de chevaux superbement harnachés et dont les adeptes se comptent par milliers.
Sur un autre plan, le moussem de Moulay Abdallah Amghar, dont la proximité de la mer donne une dimension balnéaire, connaît un afflux considérable de vacanciers nationaux en plus des touristes étrangers, qui ne manquent pas de joindre l’utile à l’agréable. Après des journées de baignades et de prélassement sous les bouffées de chaleur, leurs soirées sont réservées aux fraîcheurs nocturnes et aux veillées distractives qui durent jusqu’au petit matin.

Chahid Ahmed
m.ahmedchahid@yahoo.fr