J’ai bien lu le dernier livre de Mustapha Jmahri « El Jadida : Destins croisés 1900-1960». Comme on dit dans le Midi de la France « Je me suis régalé » de découvrir, à travers cet ouvrage, tout un pan du passé de cette bonne ville de Mazagan si chère au cœur de quiconque a eu le bonheur d’y vivre quelques années.
Depuis Jean Bodin qui vivait au XVIème siècle, nous savons qu’ « il n’est de richesses que d’hommes » et Mazagan-El Jadida, par la diversité ethnique de ses habitants, était une cité riche de potentialités diverses et complémentaires. Chaque pays revendique ses nationaux, c’est bien normal mais tout pays qui se prive d’une partie de ses ressortissants s’appauvrit. La France l’a appris à ses dépens quand Louis XIV a révoqué l’édit de Nantes et cela a contraint les protestants à l’exil en Allemagne, aux Pays Bas ou en Afrique du Sud. Une grande partie de l’ouest de la France a été ruinée pendant près de deux siècles.
En méditant sur ce nouveau livre de Mustapha Jmahri, je songeais aux talents divers qui peuplaient la bonne ville de ma jeunesse et je crois qu’au fond du cœur de chacun, plus que nos souvenirs d’enfance, ce que l’on regrette c’est l’entente harmonieuse qui régnait autrefois entre les diverses communautés qui cohabitaient en bonne intelligence entre la plage, le port, le mellah, le centre-ville, les différents derbs (Touil, Bouchrit, el-Kelaa, Sfa…) et le plateau.
Quant aux photos qui illustrent le livre, elles donnent chair et vie aux ombres du passé et nous rappellent notre éphémère passage sur cette terre.
Jean-Louis Morel
Ecrivain français
Président de l’Amicale des Anciens de Mazagan
Le livre est en vente à la librairie Amal (El Jadida), Carrefour des livres (Casablanca) et Agdal (Rabat)