Au sein de la Province d’El Jadida, la dynamique d’innover continue L’enjeu est de ramener les communautés locales au cœur du processus du développement. Et la Première Edition du Festival de la FAUCONNERIE, tenue sous le thème : Tradition Ancestrale et Patrimoine Universel, du 19 au 21 Avril 2013, au sein de la Commune Rurale Zaouiat Lekouassem, est un exemple, si non une étape de ce processus .
Un programme riche et varié a été présenté aux invités et visiteurs qui ont eu l’occasion de « vivre la culture de la fauconnerie » chez Lekouassem !! Une mise en scène digne d’une opérette, fruit de créativité, de savoir et d’ingénierie était le cadre d’accueil concocté par les organisateurs. « Nous sommes aujourd’hui au sein d’une grande et belle salle climatisée, et qui n’existe pas encore, ni à El Jadida ou Azemmour ni à Sidi Bennour, mais au sein de Doukala dans ses majestueuses plaines de notre beau pays. » avait déclaré M. Mouad JAMAÏ, Gouverneur de la Province d’El Jadida .Et à M. le Gouverneur d’ajouter : « Nous sommes reconnaissant envers ces gens, dignes et courageux ,les Chorfas Lekouassems qui nous ont offert l’occasion de quitter la ville et de retrouver la vraie vie, au sein de notre Mère ,la NATURE. »
L’organisation du Festival de la Fauconnerie à El Jadida, est le fruit d’un engagement pris par l’autorité provinciale, l’Association des Fauconniers Lekouassem d’Ouled Frej et le travail fructueux et obstiné de M. Ahmed Chahid. Une telle synergie, associée à l’adhésion des acteurs locaux à permis d’examiner la capacité du territoire, et celui de Lekouassem en premier, de faire de son actif culturel une source d’activités de revenus et d’emplois, le moyen d’augmenter le capital social et de renforcer l’identité de la région.
Commentant la réussite de cet événement, l’un des invités a tenu à nous signaler que « face à une ressource commune, en l’occurrence la Fauconnerie, il faut imaginer les contributions de chacun et le mode de gouvernance de tous ceux ou celles qui permettront de faire de cette ressource commune la matière durable de leur bien être. »Et à notre ami d’ajouter, « il s’agit d’un patrimoine universel et d’une tradition ancestrale, donc d’un Produit qui produit des valeurs exceptionnelles et peut aussi, grâce à ces valeurs exceptionnelles susciter une mise en valeur aussi profitable aux espaces et communautés concernées, qu’à l’apport des ressources nécessaires à la maintenance et conservation des actifs culturels. »
Associer la fauconnerie au processus de développement que connait notre Province, ce n’est pas se limiter au faucon, comme a tenu à le préciser M. MOUAD JAMAÏ, mais à la culture ayant émanée et accompagnée la fauconnerie, tel le cheval, les chiens de chasse, la moisson traditionnelle, l’apprentissage du Coran et son rituel, les chants féminins traditionnels ainsi que l’ensemble des actes, us matériels et immatériels s’y rapportant. Mais surtout à l’esprit, la vision, fauconnière celle du défis et challenges devant nous guider vers un enjeu commun, celui d’un développement durable.
Dans une brève allocution improvisée à l’occasion, M. Abdeladim EL HAFI Haut Commissaire aux Eaux et Forêt, a rendu hommage aux organisateurs et aux gens Lekouassems, pour la réussite et l’organisation du Festival qui est, selon lui, « le premier en son genre dans notre pays, incarnant la force et la symbiose entre l’homme, la terre et l’animal ». « Et c’est l’occasion, a-t-il ajouté, pour nous tous et toutes, de nous sensibiliser, nous mobiliser et nous responsabiliser afin de mieux préserver, partager ce patrimoine. »
M. Redouan KHEDID, poète, anthropologue et conservateur principal, exerçant au sein de la Direction Régionale de la Culture, dans son intervention durant l’ouverture officielle du Festival, a tenu à mettre en exergue la relation aussi symbolique que poétique entre l’Homme et le Faucon, la place de ce dernier dans notre patrimoine national et celle qu’il détient toujours à l’échelon international. L’anthropologue Khedid a saisi l’occasion et a soumis aux organisateurs des propositions œuvrant dans le sens de la protection, la bonne gestion, l’investissement et le rayonnement de ce patrimoine. Les dites propositions, qui ont été appréciée par l’assistance, s’articulent sur :
– La création d’un parc national dédié aux faucons.
– La programmation du patrimoine immatériel des Doukkala, dans les annales scolaires à l’échelon régional.
– La création d’un musée virtuel et interactif spécifique à la fauconnerie et la fantasia, tborida.
– La création d’un centre de conservation du patrimoine fauconnier Lekouassem.
Présentations, conférence, scénographies, chants (femmes, hommes dont la troupe Tagadda), habillements, démonstrations de fauconneries, présentations de chiens de chasse, de chevaux garnis pour Tbourida, lectures du Coran et rituel de M’sid pour jeunes adeptes, stands d’expositions, réception, tel était le cadre de cette première édition qui n’est que le « début d’un challenge, selon le Gouverneur de la Province, qui a ouvert la voie vers des Editions Prochaines meilleures et qui connaitrons la participation d’autres pays amis, et aussi et surtout l’adhésion d’autres acteurs institutionnels ,publiques et privés, dont la portée serait certes, bénéfique pour la pérennité de cet événement et la cohésion, la richesse de cette région qui fédère des valeurs ,des dynamiques qui lui sont propres ».
Mabrouk Benazzouz