Exposition ANDRE ELBAZ du mardi 23 mai au mardi 20 juin- Salle Chaïbia Cité portugaise

L’oeuvre d’André Elbaz est multiple, si bien que pour présenter une rétrospective au Maroc il a fallu conjuguer les efforts des Instituts français de Rabat, Fès, Casablanca et l’Alliance franco-marocaine d’El Jadida. Quatre thématiques ont été retenues :
Les villes orientales : présentées à l’Institut français de Fès
Les fresques du Rwanda : présentées à l’Institut français de Rabat
Les Urnes : présentées à l’Institut français de Casablanca
Les fibres végétales : présentées à l’Alliance franco-marocaine d’El Jadida.
Les fibres végétales : C’est ainsi que l’artiste nomme les oeuvres réalisées sur un support qu’il fabrique depuis 1986 : le papier.
Le support (des fibres végétales) se confond avec l’oeuvre. La peinture ne cesse d’entretenir une électricité de sens avec son support qui est une composante consubstantielle de l’oeuvre.
Matérialité des fibres végétales que l’oeil palpe, tellement les accidents, reliefs et rugosités suggèrent une sensation.
Matérialité dense des fibres. L’oeil se perd entre les reliefs, crevasses, canyons, zébrures, fêlures… L’aspect tactile de l’oeuvre est rehaussé parfois par un usage immodéré de couleurs chaudes. Ce qui comble la main de l’esprit.
André Elbaz entretient une relation particulière avec ses papiers. Il en parle comme d’une chose vivante. Il veille sur le secret de leur fabrication, mais évoque volontiers de l’enthousiasme et des déceptions qu’ils lui procurent. « La fibre est comme les sentiments. Elle circule, évolue, on ne sait pas qu’elle voie elle va emprunter. »
André Elbaz entretient une relation très personnalisée avec la fibre : « Je la manipule amoureusement, je lui parle quand je la lave, la rince. Je l’entretiens comme une fiancée, qui va dans une totale intimité se livrer à moi, comme dans un acte d’amour ou celui d’un praticien qui aide un enfant à naître ».

Aziz Daki, Commissaire de l’exposition.