AFIFI SAÏD – A JAMAIS DANS LA MEMOIRE D’EL JADIDA

C’est dans une intimité presque familiale que l’association Labrija Ibdâae a rendu le 06 Septembre son vibrant et émouvant hommage posthume à feu Saïd Afifi, et ce, à l’occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de la disparition de cet éternel enfant prodige de la ville d’El Jadida qui avait fait du théâtre son propre univers et sa principale raison d’être et de vivre.

Durant cette cérémonie, le temps a été voué au recueillement et aux témoignages les plus sincères de la part de tous ceux qui ont partagé une partie de son spectaculaire parcours artistique ou les autres qui se sont imprégnés de l’aura magique qui a toujours accompagné « l’Othello d’El Jadida » depuis son tendre âge.

Ce jour là, rien ne pouvait dissiper cette impression qui planait dans l’atmosphère et dont les émanations semblaient provenir de la projection du portrait de l’artiste qui accaparait le fond de la salle de l’ENCG. Le maître Afifi, à travers cette image qui immortalise sa grande personnalité suivait de très prés, comme lors d’une scène de répétition, chaque geste et écoutait avec grande attention les monologues de ses collègues et proches amis qui se sont succédé sur la scène pour faire revivre un brin de mémoire de ce géant qui s’était donné corps et âme afin de faire épanouir la vie des planches en plus d’autres facettes du monde des arts.

C’est toujours triste de parler de Saïd Afifi au passé. La notion de temps est aussi très courte pour résumer le parcours fortement chargé de cet exceptionnel fils du terroir. Toujours est-t-il qu’entre les témoignages de Fatima Regragui, Mohamed Ben Brahim ou encore Ahmed Sâari, le passé ne pouvait que s’imposer par la force des souvenirs doux amers qu’aucune force du temps ne peut effacer.

Mais le plus juste des honneurs qu’on peut rendre à la mémoire Saïd Afifi trouve ses fondement aussi dans un regard vers l’avenir de cet art qui avait tant accaparé la pensée de l’artiste comme l’avait formulé Mouâad Jamaï, gouverneur de la Province d’El Jadida. Ce dernier a tenu aussi à rendre un vibrant hommage à la femme du regretté, Mme Karima Afifi, cette artiste de l’ombre, toujours présente mais jamais sous les feux de la rampe.

Et comme pour joindre le geste à la parole en ce qui concerne l’avenir, M. Mouâad Jamaï n’a pas manqué d’annoncer à l’assistance que dorénavant le 06 Septembre sera consacré à la Journée du théâtre d’El Jadida, avec la promesse que la prochaine édition aura lieu au théâtre de la ville auquel a été consacré un budget en mesure de lui rendre sa notoriété d’antan.

Repose en paix l’artiste. Ton combat n’a pas été vain. Tes rêves d’enfant et d’adulte ne s’arrêteront pas en cours de route. Tes élèves, tes amis et tous ceux qui partagent ta cause sont toujours là pour assurer la relève telle que tu l’imaginais.

Chahid Ahmed