Station balnéaire de Oualidia : un centre d’estivage très convoité, mais sous-équipé

Située sur la côte entre El Jadida et Safi, la station balnéaire de Oualidia a affiché de nouveau le plein cet été, malgré les moult problèmes posés avec acuité au niveau notamment des équipements de base et de l’environnement.

En effet, la situation balnéaire de Oualidia est une des stations les plus convoitées certes en été, mais elle demeure en tête des stations qui sont bigrement sous-équipées. Réputée par son climat atlantique doux et tempéré en été, ses cinq kilomètres de plage au sable fin doré, sa lagune exceptionnelle et sa superbe forêt surplombant l’océan, Oualidia ou cette casbah au paysage pittoresque que le Sultan Al-Oualid ben Zaydan édifia en 1634 et qu’il baptisa de son nom, risque de perdre sa vocation et son image de marque, ceci dans le cas où les problèmes liés à l’infrastructure de base ne sont pas solutionnés dans l’immédiat, ou plus ou moins à brève échéance.

Priorité à l’assainissement, à la voirie et à l’environnement
La localité de Oualidia dont la superficie est d’environ 119 km2 et d’une population estimée selon le dernier recensement (1994) à quelques 13.076 habitants, reçoit en été, notamment durant le mois d’août, un peu plus de 30.000 visiteurs/jour et presque le double au cours des week-ends.
Devant une affluence aussi massive, la station balnéaire de Oualidia vit une des situations des plus précaires en été, et ce, en raison d’une carence manifeste en infrastructures et équipements de base, et pour ne citer que l’assainissement, la voirie et l’environnement.

Concernant l’assainissement, force étant de rappeler que Oualidia est carrément dépourvue de réseau, d’où l’évacuation des eaux usées s’effectue en grande partie dans des fosses sceptiques souvent non étanches, chose qui menace constamment de pollution la nappe phréatique. Pis encore, dans certains endroits, le rejet de ces eaux souillées se fait à ciel ouvert, comme c’est le cas de la conduite superficielle perpendiculairement placée derrière le camping qui se veut être international. Situé donc non loin du camping communal, devant toutes ces superbes villas et près des chalets de l’équipement, le point cumulateur de ces rejets apparaît visiblement comme un spectacle autant désagréable où s’entremêlent la désolation visuelle des déchets organiques et sanitaires, ainsi que l’odeur de matière en fermentation. Ce point constitue aussi un champ favorable pour la prolifération des microbes, d’insectes et de moustiques et dont la susurration et les piqûres ne s’arrêtaient ni le jour en encore moins la nuit.

Et d’aucuns des estivants ne sont aussi disposés d’oublier de si tôt la rude bataille qu’ils ont mené cette année contre des nuées de moustiques provenant de tous ces lieux infects non traités par des conseillers communaux, peu soucieux de l’intérêt et de la quiétude de tous ces vacanciers nationaux, RME et étrangers.
En haut, et un peu plus loin de la station balnéaire, le décor en ville ne diffère en rien de la description faite ci-dessus, car là aussi, les eaux usées domestiques sont en totalité rejetées en pleins rues et quartiers offrant ainsi aux visiteurs un paysage environnemental visiblement très négatif.

Quant à la voirie, la localité de Oualidia où la construction des logements destinés à la location en été en nette ascension au cours de ces dernières années n’est pas dotée d’un réseau structuré et aménagé. La quasi-totalité des voies situées tant en ville que dans ce quartier résidentiel se trouve encore à l’état piste.
Autre problème méritant d’être signalé au passage étant aussi la construction anarchique. Ce phénomène, ayant déjà apparu sur la falaise, à proximité du centre d’estivage du ministère de l’Equipement doit être vigoureusement combattu dès maintenant pour éviter de porter atteinte à l’harmonie, à l’esthétique et à la splendeur de ce site à la fois fabuleux et panoramique.

Bref, tels sont les principaux problèmes sur lesquels devraient s’atteler autorités et futurs élus locaux, quitte à solliciter et pourquoi pas l’intervention de la Fondation Mohammed V, afin de trouver les fonds nécessaires pour parer à cette carence en équipements de base et permettre à cette station balnéaire de contribuer plus activement à la promotion du tourisme dans la région.

Salah Zentar Le Matin du 12-09-2003