Plusieurs arrestations pour infractions à la loi électorale

Soucieuses de garantir le déroulement dans la transparence et l’honnêteté des élections législatives, les autorités administratives ont fait preuve d’une vigilance accrue afin de lutter contre les irrégularités qui pourraient entacher le scrutin, indique-t-on au ministère de l’Intérieur.
C’est ainsi que le dénommé Belkaïch Hassan a été arrêté à Salé-Médina par les services de police après avoir été surpris en flagrant délit d’incitation des électeurs à voter en faveur d’un mandataire de liste d’un parti.
A Jérada, les autorités locales ont ordonné la fermeture du commerce de Bachir Amnoun, mandataire de liste d’un parti suite à une dénonciation faisant état de l’octroi par ce dernier de denrées alimentaires aux électeurs qui votent en sa faveur.
A Mohammédia, il a été procédé à l’interpellation vers 17h30 du directeur de la campagne du mandataire de la liste d’un parti, circulant à bord d’un véhicule léger, avec deux autres passagers.
Les intéressés étaient en possession de documents justifiant la distribution d’argent aux citoyens en contrepartie de leur vote pour cette formation.
Une procédure est engagée à l’encontre des mis en cause, qui seront présentés à la justice en état d’arrestation, sur instruction du procureur du Roi.
A Kalaâ des Sraghna, Jaâfar Chaïbi, mandataire de la liste d’un parti, au niveau de la circonscription électorale Rehamna, accompagné du nommé Ould Tahra et Adil Chaïbi ainsi que de neuf autres personnes se déplaçant à bord de deux véhicules légers ont été arrêtés pour avoir fait usage d’actes de violence contre des sympathisants d’un parti, notamment le nommé Mohamed Farik, précédemment victime d’actes similaires au niveau du bureau local de son parti à Benguérir.
Cette agression a été commise vers 3h00 au quartier Chaïbat à Benguérir et a donné lieu à des blessures du susnommé avec fracture de la mâchoire droite. Un véhicule léger a également été complètement endommagé après avoir été renversé. Le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Benguérir a été saisi.
Toujours à Benguérir, il a été procédé à l’arrestation de Mohssine Jnane et de son frère Mourad. Selon les premiers éléments d’information, Mohssine Jnane, avec la complicité de son frère, a perpétré dans la nuit du 26 au 27 courant vers 21h40 dans le quartier Takaddoum un crime sur la personne de Mohamed Lafrid. La victime qui a été mortellement poignardée au niveau du rein et du thorax, a été retrouvée près d’une borne fontaine.
L’auteur principal du crime ainsi que la victime travaillaient comme animateurs rémunérés de campagne électorale. Le mobile du crime porterait sur un différend relatif au partage du montant qui leur a été alloué par le candidat qui les employait.
A Casablanca-Anfa, Mohamed Mostapha El Ibrahimi, candidat 2e de la liste d’un parti, a fait l’objet d’une plainte de la part des dénommées Saâdia, Touria et Khadija Mekouassi, soeurs du nommé Mostapha Mekouassi pour avoir commandité une agression, le 26 courant contre leur frère au niveau du boulevard Abdeloumoumen, par un groupe de jeunes armés de gourdins. La victime a été admise aux urgences de l’hôpital Ibn Rochd. Selon les plaignantes, ce groupe qui travaillait pour le compte d’un candidat de parti, a perpétré plusieurs agressions contre des habitants du quartier Kotae Ouled Aïcha au cours de la soirée du 26 courant, après que ledit candidat ait été chassé de ce quartier.
Les premiers éléments de l’enquête ont indiqué qu’il s’agit d’une confrontation qui s’est produite, avec jets de pierres au niveau du boulevard Abdelmoumen, entre deux groupes de sympathisants menant campagne au profit de deux partis.
Outre Mostapha Mekouassi qui a été blessé, cinq véhicules en stationnement ont été endommagés au cours de cet incident.
Les investigations des services de police se poursuivent pour retrouver les auteurs de cette agression.
A Kalaâ des Sraghna, les électeurs de Douar Oulad Si Omar, au nombre de 781, relevant de la commune rurale Oulad Arad (caïdat Sidi Ahmed) n’ont pas retiré leurs cartes d’électeur, en guise de protestation contre le découpage électoral les ayant rattachés à la commune précitée, alors qu’ils préfèrent voter au niveau de la commune rurale d’El Attaouia. Ces électeurs avaient boycotté les scrutins communal et législatif de 1997 pour les mêmes motifs.
Irrégularités à Tiflet
La transparence n’a assurèment pas trouvé sa voie à Tiflet. Des incidents ont émaillé le déroulement de l’opération de scrutin dans différents bureaux de vote qui sont restés bloqués pendant de longues heures.
Le 27 septembre restera longtemps gravé dans la mémoire des habitants de Tiflet, non seulement parce qu’il marque une étape décisive dans la réalisation du processus démocratique, mais aussi et surtout parce que certains font toujours fi des attentes de la population marocaine. En finir avec les élections truquées, élire, en toute conscience et en toute transparence, ses représentants au Parlement, n’a guère pu se faire à Tiflet où, dès 10 heures du matin, les contrôleurs des bureaux de vote ont constaté des irrégularités et des fraudes flagrantes. Les enveloppes scellées avaient été ouvertes et une centaine de bulletins de vote subtilisée. Cette irrégularité a provoqué de violentes protestations de la part des représentants des candidats et l’intervention des forces de l’ordre. Le gouverneur de la ville s’est également rendu sur place. Des citoyens ont observé des sit-in en face des bureaux de vote. La situation n’a pu être débloquée que vers 16h00 lorsque les bulletins subtilisés ont pu être remplacés.
Les représentants des candidats ont également obtenu l’assurance que le P.V. des bureaux de vote où la fraude a été constatée puisse comporter cette mention.
Les marocains doivent s’estimer heureux d’avoir passer le test, et se féliciter d’avoir ouvert une brèche laissant filtrer la lumière que les générations futurs utiliseront pour aller de l’avant.
Toutefois notons que toute épreuve ne peut se faire sans fautes, certaines sont en relation avec le cumul des expériences précédentes, et d’autre avec la complexité du nouveau mode de scrutin par liste, et tout l’arsenal juridique réglementant le calcul des voix etc.