Située en plein centre de la localité dite «Mnakra-Smamra», localité relevant de la commune rurale «Ghnadra», cercle de Zemamra, cette carrière que l’on exploite à proximité d’une route nationale pour l’extraction des matériaux de construction constitue une transgression flagrante de la loi.
En fait, l’ouverture d’une telle carrière dans un espace de 350 m2 de superficie environ et de plus de 7 mètres de profondeur à l’extrémité d’une route nationale où une grande partie de l’emprise routière est empiétée et des habitations avoisinantes mises en porte à faux relève, selon l’avis de tous les communs des mortels, de l’extravagance, de l’insensé et de l’irresponsabilité.
Et pourtant, la gestion des carrières dans notre pays est soumise à une réglementation stricte et donc régie par tout un arsenal de textes et de lois que les exploitants de la carrière Mnakra-Smamra ont malheureusement violé et bafoués au vu et au su de tous.
Les textes sont, cependant, clairs et nets là dessus et pour ne citer dans ce cadre que le dahir du 5 mai 1914 réglementant l’exploitation des carrières dont l’article 4, très formel d’ailleurs, prévoit que les bords des fouilles, orifices de puits ou de galeries sont tenus à une distance horizontale de 10 mètres au moins des bâtiments publics ou privés, voies de communications, puits, cours d’eau etc. Les excavations souterraines sont arrêtées à la même distance horizontale, majorée de n. mètres (n. étant la hauteur en mètres de l’excavation), donc plus éloignées des bâtiments, des voies de communication …
En conséquence, la carrière de «Mnakra-Smamra» n’aurait jamais été autorisée , si autorisation il y a, car elle n’a rien de conforme à la loi, ni à la réglementation en vigueur. Bref, maintenant que ce site si incommode est là avec toutes les répercussions perverses qu’il aura sur l’impact environnemental, force est de songer déjà à la mise en place d’une glissière de sécurité signalant le danger que représente cette étrange carrière pour les usagers de la route.
Et, comme la remise à l’état initial des lieux serait pratiquement impossible tant qu’elle suscitera des travaux de remblaiement extrêmement onéreux, il serait plus ou moins judicieux de prévoir à moyen terme la construction d’un mur de soutènement dans la perspective d’élargir la plate-forme.
La sécurité des enfants de la localité étant aussi à assurer ne serait-ce que par une clôture grillagée de ladite carrière qui constitue, à coup sûr, tant pour eux que leurs habitations un danger à la fois réel et permanent.
Enfin, souhaitons à ce que ce genre d’infraction réprimable pourtant par la loi ne se reproduise plus, tant que la conservation du patrimoine routier et la protection de l’environnement doivent être perçues comme étant une véritable culture dont nous sommes tous appelés à être imprégnés.
Salah Zentar – Le Matin du 29 avril 2003