Mazagan patrimoine universel en péril – L’église de l’Assomption perd sa toiture

Péril dans la demeure. La cité Portugaise qui va fêter dans quelques semaines son deuxième anniversaire en tant que patrimoine universel, n’arrête pas d’enregistrer des dégradations à différents niveaux de ses structures.

La première grande alerte a été enregistrée dimanche dernier vers 17heures, lorsqu’une bonne partie de la toiture de l’église de l’assomption s’est effondrée dans l’artère principale de la cité, sous l’effet de glissement des tuiles qui la composent.

Fort heureusement, cet incident grave en soi n’a fait aucune victime, et ce grâce à la vigilance du centre de Patrimoine Maroco-lusitanien et l’intervention d’urgence des autorités provinciales, qui avaient balisé toute la zone à risque, une journée seulement avant le détachement du large pan de la toiture de l’église.

Selon Azeddine Karra directeur du centre du patrimoine Maroco-lusitanien, cet état de dégradation de la toiture de l’église de l’assomption, qui présentait des fissurations visibles, au niveau de la terrasse, a été repéré et signalé aux autorités concernées, au niveau local et central, depuis quelques temps dèja. De même qu’un rapport technique a été élaboré en ce sens.

Aussi, dans l’attente d’un possible montage financier pouvant enrayer cette détérioration, la direction du centre, de concert avec le gouverneur de la province, qui a effectué une visite des lieux, ont décidé de parer au plus urgent, en fixant un témoin sur place pour suivre de prés l’évolution de la situation, tout en veillant à isoler toute la partie de l’église, pouvant représenter un danger pour les citoyens et les visiteurs, dont l’affluence est très remarquée ces derniers mois.

Cette sage décision qui est tombée à point a épargné la ville d’El Jadida d’une réelle catastrophe, puisque durant tout ce week end la cité a été très prisée par des touristes étrangers en plus des élèves de différentes villes venus en excursion à El Jadida.

Toujours est-il, qu’au-delà de ce danger latent, qui pourrait bien cacher d’autres surprises de mauvais goût, aujourd’hui, c’est toute la cité qui a besoin d’attentions particulières de la part des instances concernées. Plusieurs points noirs appellent plus que jamais à l’action urgente, pour n’en citer que la tourelle, du côté de la porte de la mer, qui est fauchée à partir de sa base et qui présente depuis plusieurs années des fissurations verticales et profondes, estimées par les spécialistes comme étant très « sérieuses »…

La seule lueur d’espoir qui pointe aujourd’hui pour parer au plus urgent, est à l’actif du conseil régional qui aurait débloqué quelques 120 millions de centimes, destines à restaurer de multiples points noirs…une goutte d’eau dans un océan de décrépitudes et de négligences, au centre duquel se meurt une cité unique au monde, de surcroît, classée patrimoine universel grâce justement à cette singularité.

C. A. 23 – 05 – 2006