Hommage à Lekhiar et Ghaitoumi – Le témoignage d’un frère aîné

Sous l’égide de l’AREF de Doukkala-Abda, et en collaboration avec l’Association des Doukkala et la Délégation Provinciale du MEN, un vibrant hommage a été rendu, le lundi 26 Mars, à deux grandes figures de la presse locale Jdidie, en l’occurrence Mustafa Lekhiar et Abdallah El Ghaitoumi.
Un événement peu commun, dont la symbolique est beaucoup plus profonde qu’une simple fête de fin de parcours pour deux confrères, ayant immortalisé durant plus de trois décennies, les moindres palpitations de leur ville natale.
A travers cette reconnaissance, que les initiateurs considèrent comme un point de départ pour un rituel annuel, ce sont donc tous les soldats de l’ombre, dont la mission est et doit rester des plus nobles,qui doivent se sentir concernés et honorés.
Voici par ailleurs le témoignage de Michel Amengual, ancien journaliste Français, résident à El Jadida, dont l’éloquence du verbe et l’extrême sensibilité des mots, coulent de cette même source dont ont fait usage d’autres intervenants comme M. Mohamed Maazouz, Directeur de l’académie Régionale, et M. Bendaoud Merzaki, Délégué Provincial du MEN.

C. A

« Je suis très heureux de me trouver ce soir parmi vous, et pour la première fois depuis mon arrivée à El Jadida, avec autant de journalistes et leurs amis, réunis pour la meilleure des causes, celle de l’amitié. Deux confrères se retirent, Lekhiar et Ghaitoumi…Mais laissez-moi dire à mes frères de plume qu’on ne se retire pas aussi facilement de la vie journalistique. C’est un virus qui nous a pris, et l’on est et reste journaliste toute sa vie…vous verrez…
Je connais la notoriété de Ghaitoumi depuis longtemps et je suis content d’avoir fait sa connaissance aujourd’hui même. Mais j’ai rencontré l’ami Lekhiar pratiquement dès mon arrivée, ça fait 5 ans…Mais j’ai mieux compris l’homme qu’il était quand j’ai appris qu’il avait été d’abord pilote d’avion de chasse. J’ai compris pourquoi il aimait le risque, et être un vrai journaliste, c’est tous les jours, prendre des risques, et en premier lieu celui de faire des mécontents. Mais sans doute c’est aussi à ces heures passées dans le ciel qu’on lui doit sa hauteur de vue sur l’actualité, ce qui est, me semble-t-il, une condition nécessaire pour être un bon journaliste…
Et puis, sur un plan plus personnel, je dirais que ce sont les écrits de Lekhiar sur les Tazotas et les fauconniers qui, ajoutés à ceux de mon ami Chahid, m’ont permis d’en savoir plus sur ce qui est devenu aujourd’hui les pivots essentiels du tourisme rural dans les Doukkalas … Comme il m’a incité, par sa défense acharnée du patrimoine local, à m’insérer davantage dans la vie associative et culturelle d’El Jadida. Comme il a su mobiliser tant d’autres personnes à ses cotés dans ce combat au quotidien.
C’est dire l’importance des correspondants régionaux dans la vie du pays et des régions…mais cela, j’ai l’impression que, dans certaines sphères, on ne le perçoit pas toujours à sa juste hauteur. Et là, ce n’est pas un vieux confrère qui parle, mais juste un frère aîné qui
témoigne. Les correspondants régionaux ne sont pas seulement des témoins privilégiés de la scène locale, mais aussi ils sont, ils doivent être des acteurs indispensables de la vie régionale…et nationale.
Et quelles que soient les opinions que les uns et les autres nous pouvons avoir sur tel ou tel fait, aussi divergentes soient-elles, un lien plus fort que tout, nous unit tous: c’est la plume. Et c’est cette solidarité entre nous tous qui rend la profession si belle, surtout quand cette solidarité se double, comme en ce moment, de beaux témoignages d’amitiés.

Longue vie encore à Lekhiar et Ghaitoumi ! Vive la confraternité entre tous les journalistes que nous sommes. Et vive l’amitié ! »