Entretien accordée par Mme Hayat ROUDABI, présidente de l’Association Jamaâtouna pour la femme et l’enfant à Sidi Bennour

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En quoi consiste votre travail ?

Mme Haiat ROUDABI : Tout ce qui touche à la femme, aux conditions de la femme aussi bien au sein du foyer qu’au travail. Comme vous le savez, plus de 80% de femmes de la province de Sidi Bennour, vivent dans le monde rural. Cela veut dire que notre champs d’action s’étend à ces femmes pour d’abord les sensibiliser que nous sommes là pour elles, les conscientiser, leur faire apprendre leurs droits ainsi que leurs obligations, que tout développement, que tout changement, ne peuvent se réaliser sans leur concours, sans leur émancipation, sans leur participation. Elles doivent savoir qu’elles sont des citoyennes à part entière.

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Et les enfants ?

Notre action cible aussi les enfants, surtout les enfants en situation difficile, les enfants démunis, issus de familles pauvres, les enfants de la rue, les enfants des mères célibataires… Nous intervenons auprès des familles dont les enfants quittent l’école, puis auprès des autorités provinciales du MEN pour la lutte contre la déperdition scolaire. Ceux qui sont malades, nous les accompagnons à l’hôpital pour bénéficier des soins requis. Ceux qui sont victimes de la violence, nous les soutenons aussi bien moralement que matériellement. Pas mal d’enfants ont bénéficié de la circoncision. Le docteur BOURSASSI, délégué provincial du ministère de la Santé à Sidi bennour, nous a été d’un grand soutien, ainsi que les docteurs Ramh Abdeladim, et Samouh. Sans oublier bien entendu les infirmières et infirmiers.

Madame, sachez que le travail des associations comme la vôtre n’est pas du tout facile. Quelles sont donc les contraintes ?

Ecoutez ! Nous savons que ni le bénévolat, ni le volontariat, n’ont jamais été aux goûts de certaines mentalités qui ont été faites, malheureusement, pour se dresser contre le Bien. Le mal reste toujours leur raison d’être. D’autre part, nous manquons de local pour recevoir et écouter les femmes violentées, les enfants agressés. Nous manquons également de ressources. J’espère que les autorités locales et provinciales prennent part à notre action et la soutiennent vus les résultats et les défis à relever.

Quels sont les projets d’avenir de votre Association « Jamaâtouna pour la protection de la femme et de l’enfant » ?

Nous arrêtons un programme annuel. Maintenant, nous comptons faire une excursion pour les enfants à Oualidia. Nous nous préparons pour l’organisation d’une soirée artistique animée par des groupes des Gnaouas, du Rapp, du tamazight. Nous avons invité un grand artiste, Cheb Tarik Baroudi. Une journée sera dédiée à la femme, à la mère et à l’enfant à l’occasion de la journée mondiale de la famille ; laquelle sera l’occasion de circoncire des enfants.