Election du bureau du conseil municipal d’El Jadida

Le climat était très tendu ce lundi 22 septembre 2003, dix jours après les élections communales, pas à cause de la saison des pluies, qui tardent à arriver, mais ce jour est un grand tournant pour l’avenir de la ville d’El jadida. Tous les artères autour de la municipalité étaient fermés à la circulation, la sécurité renforcée, et l’accès au siège de la municipalité interdit même pour régler les affaires des citoyens.
Ce lundi 22 marquera à jamais l’histoire de la ville, du moins pour les six années à venir, c’est le jour de l’élection du président et du bureau du conseil municipal. Des cordons de sécurité étaient placés très tôt le matin autour de la municipalité pour parer à tout dérapage du côté des sympathisants des deux camps qui aspirent à la présidence.
Vers 10h00 du matin, les membres de la coalition USFP-PI-RNI-ADL-MP se sont retirés de la salle des réunions qui devait abriter le vote du président. Dans une déclaration à la presse ils ont dénoncé « le caractère illégal dans lequel l’autorité de tutelle a voulu faire passer cette séance, d’abord en la fermant au public, ce qui est d’après eux une violation flagrante de la charte communale », d’autre part « les conseillers qui étaient interpellés à Marrakech, et dont le dossier n’est pas encore instruit n’ont pas le droit de participer au vote, ou de se porter candidats ». « Parmi les conseillers de la coalition de Marrakech, figurent des personnes qui jouissent de contrats avec la municipalité, et donc n’ont pas le droit de se porter candidats pour le bureau du conseil. »
Après cette sortie spectaculaire de 15 conseillers, de grand calibre, de la séance de l’élection du bureau du conseil municipal d’El Jadida, deuxième pôle économique du Maroc, l’avenir de la démocratie locale et de la gestion communale devient, d’après certains observateurs incertain, surtout lorsqu’on sait que dans la coalition de Marrakech on trouve le prétendant parti religieux (PJD) s’alliant à un grand baron de vente d’alcool dans la ville. Les islamistes de chez nous seraient-ils sur le point d’autoriser la consommation de l’alcool pour les musulmans, ou vont-il le rendre Cacher comme pour nos compatriotes de confession juive ?