DETAILLANTS DE POISSON – Les grands oubliés du port de pêche

S’approvisionner en poissons à partir du petit port de pêche d’El Jadida, est depuis toujours une culture à part entière dans les milieux Jdidis. De tous temps, les habitants de la ville d’El Jadida, ont tissé des liens très étroits avec ce mode de vie, qui est somme toute, l’apanage de toutes les petites villes côtières disposant d’une ouverture portuaire sur leur espace maritime. La raison est des plus logique estime-t-on. C’est au sein du port qu’on peut avoir accès au poisson frais et à des prix abordables.

Et c’est ce contexte là, qui a donné naissance à un marché de poisson dans l’enceinte du port, marché qui reste considéré comme « informel » et non structuré, mais où finalement toute une frange des habitants y trouve son compte. D’une part cette activité est créatrice de grandes possibilités d’emplois dans le milieu des jeunes désœuvrés qui s’adonnent ainsi à une multitude de petits métiers qui peuvent aller de la vente ou le vidage et nettoyage du poisson en passant par la vente des sachets d’emballage, gardiennage et autres… D’autre part, le citoyen moyen qui ne peut accéder aux offres des grands marchés et étals des grandes surfaces peut toujours trouver, au niveau du port une espèce de poisson qui soit à la portée de sa bourse.

La question qui se pose par les temps qui courent, c’est quel sera l’avenir de toute la population active qui gravite autour de ces marchés « informels », devenus par la force des choses une partie intégrante de l’activité du port de pêche d’El Jadida ? En repensant la récente configuration de ce port, les stratèges de ce nouveau look ont-ils eu assez de vision pour intégrer cette donne dans leurs calculs ?

Pourtant les initiateurs de ce projet ont pensé à tout… sauf à un petit marché interne, en mesure de résorber ces détaillants, leur assurant ainsi de pratiquer leurs activités dans des conditions réglementaires qui répondent aux normes de l’hygiène et en conformité avec les lois et les règlements en vigueur.

Toujours est-il qu’une chose est certaine : On retrouvera toujours ce marché « informel » dans l’enceinte du port, comme il y aura toujours une clientèle fidèle pour valider leur existence. Dans ces conditions, autant leur aménager leur espace, tant que l’occasion est encore propice. Ces détaillants ne peuvent être les grands oubliés de ce petit port où ils ont appris à vivre et à faire vivre leurs familles.

C.A