Les services de la police judiciaire d’El-Jadida ont procédé récemment au démantèlement des premiers maillons d’un vaste réseau de proxénétisme et de prostitution dont les tentacules s’étendent aussi à Kénitra et Salé.
Le réseau en question opérait entre le Maroc et la Syrie et serait dirigé par deux Syriens, en connivence avec des intermédiaires marocains.
C’est suite à une correspondance émanant du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, adressée le 31 décembre à la Direction générale de la sûreté nationale que la machine de la police s’est mise en branle pour mettre un terme à cette autre forme de banditisme qui piège d’innocentes filles, avides de travail et des mirages d’outre-frontières et dont les desseins sont souvent les plus dramatiques.
Selon une note de la Direction générale de la sûreté nationale, le modus operandi de ce réseau consiste à fournir des contrats de travail fictifs, relatifs généralement à des postes de serveuses ou d’employées d’hôtels à Damas, à des citoyennes marocaines, avec la promesse de salaires mensuels avoisinant les 8.000 dh.
Une fois arrivées en Syrie par groupes de trois ou quatre, elles sont pratiquement séquestrées dans deux hôtels, à savoir le “Cordoba” et “Al Dara” à Damas, après que leurs passeports et billets de retour leur soient confisqués et sont alors obligées de travailler comme entraîneuses dans des restaurants bars fréquentés en majorité par des ressortissants des pays du Golfe.
La même note qui cite plusieurs personnes nominativement, fait référence aussi à une ressortissante marocaine, objet de ce trafic, reconduite discrètement au Maroc, après que les tests aient révélé qu’elle est atteinte de sida.
Chahid A. Libération 10-02-2004