Nous avons appris avec grande tristesse la mort de feu Elmahfoud Ouchalla, un des syndicalistes les plus respectés de la ville d’El Jadida par ses collègues du métier, à savoir les commerçants et artisans qu’il représentait, ainsi que par les grands distributeurs et même par ses ennemis.
De son vivant, Son bureau de tabac au coin de la rue Mozart, au quartier plateau, était un quartier général du syndicat national des commerçant, où affluaient tous les commerçants de la ville pour déposer leurs doléances, discuter de leurs problèmes, s’enquérir du devenir de leurs revendications, signer une pétition, ou tout simplement dire bonjour à Elmahfoud. Même les concurrents qui ont boutique dans la même rue, devenaient amis chez lui, il ne s’arrêtait pas à longueur de journée d’écouter tout ce monde qui venait le voir. Servir un client, compter une addition, et s’arrêter pour se concentrer sur ce qu’est entrain de raconter un négociant en colère contre un fournisseur, ou qui se plaint des agissement d’un agent de l’autorité, puis revenir à ses comptes, était le quotidien de ce fils de Tata.
Il se souciait pour son village natal dans la province de Tata; et en tant que correspondant bénévole de plusieurs journaux marocains, il ne ménageait aucun effort pour faire entendre à tout le monde ce que vit Tamanart, ce village éloigné dans le sud, qui a besoin d’être reconnu comme un Maroc utile, et pas comme le laissait entendre les occupants français, qui avaient divisés le Maroc en deux partie : utile et non utile.
Avant même que cette loi sur la concurrence ne voit le jour, Elmahfoud dans ses luttes qu’il menait contre les distributeurs, et contre les grandes surfaces qui commençaient à envahir la ville, parlait de la concurrence, et citait même des articles qui correspondent à la philosophie de cette loi qui est entrée en vigueur deux mois avant sa mort. En défendant les petits commerces, il défendait aussi les consommateurs, qui jusqu’à présent aucune loi au Maroc ne s’adresse à eux, si ce n’est ce projet de loi de protection des consommateurs.
Comme la plupart, si ce n’est pas tous les petits commerçants, Elmahfoud n’avait pas d’assurance, et la veille de sa mort, il parlait du réfrigérateur qu’il venait de vendre, pour pouvoir compléter la somme de 20000,00 dirhams que lui devait l’agence de lute contre l’habitat insalubre, pour pouvoir bénéficier d’un lot de terrain. Il est mort avant de conclure la vente, et n’a même pas pu réunir l’argent nécessaire pour la dernière tranche du terrain… Et faute de retraite, ses enfants ont réouverts le bureau de tabac, leur seul source de revenu, trois jour après son décès pour subvenir à leurs besoins.
Saches que tu vivras toujours pour ceux qui t’ont aimé de ton vivant, et reposes toi là où tu es, car ils sauront poursuivre ce que tu avait tracé, et s’occuper de ta petite famille.
Nous sommes à Dieu et à lui nous reviendrons.