Les points de vente clandestins interdits cette année

· La “Rahba” sise avenue Ibn Badiss sera l’unique place où se vendra le mouton

· Pour la circonstance, elle a été concédée à un privé au prix de 245.000 DH

Le marché local reste largement approvisionné en ovins. Mais l’intervention des spéculateurs fausse les données et perturbent les prix dans les souks hebdomadaires. Ces derniers sont dominés par des circuits des commerçants traditionnels peu valorisants pour les éleveurs. Ce sont les Chénaka qui se sont modernisés en développant un nouveau mode de communication grâce au portable, explique un vendeur. Ils se tiennent désormais au courant sur les variations des prix du mouton et des tendances dans les différents souks (Rahba) de la province. Ils gardent même le contact avec les marchés de Casablanca qui demeurent la destination des riches spéculateurs. Par téléphone, les Chénaka peuvent décider d’augmenter leurs prix, quitte parfois à se déplacer vers tel ou tel souk hebdomadaire de la région pour plus de profits.
A noter que les grands souks hebdomadaires de la province d’El Jadida sont Sidi Bennour, Had Ouled Frej et Zemmamra. Dans la ville d’El Jadida, c’est la “Rahba” sise avenue Ibn Badiss qui fait office d’un souk de moutons. Cet espace a été concédé cette année par la municipalité à un particulier pour 245.000 DH contre 175.000 DH l’année dernière. Nouveauté cette année pour les moutons, les points de vente clandestins sont interdits. Auparavant, dès l’approche de l’Aïd, des garages s’ouvraient dans différents quartiers de la ville pour vendre des moutons à prix forts sans aucune taxe.
Mais cette année, les autorités veulent taper fort pour mettre fin à ces pratiques, fait savoir Mohamed El Gharbaoui, vice-président du Conseil municipal chargé de la division développement des ressources financières (DDRF). Ces points de vente illégaux en plus des Chénaka contribuent particulièrement à la flambée des prix. La municipalité, en collaboration avec les autorités locales, reste vigilante, ajoute El Gharbaoui. L’objectif étant de préserver la sécurité, la santé et le pouvoir d’achat des citoyens.
Quant à l’état de santé de cheptel ovin, il est jugé très satisfaisant, selon un communiqué de l’ORMVAD. Dans ce cadre, l’office a mené une campagne de vaccination des ovins contre la clavelée dans sa zone d’action. La zone d’action de l’ORMVAD compte actuellement environ 95.000 foyers dont 80.000 foyers ruraux. L’effectif disponible en ovins en prévision pour l’Aïd al-Adha est estimé à 115.000 têtes. L’excédent prévu de 20.000 moutons permettrait de satisfaire les besoins des grands centres urbains comme El Jadida, Azemmour, Casablanca… Pour sa part, la DPA table sur un cheptel estimé à 63.000 ovins. Les races de moutons en vente sont le Beldi local, le Serdi et le Timahdit originaire de la région de Khénifra. Lundi dernier, les prix ont oscillé entre 1.200 et 3300 DH au niveau de la province.
Il faut dire que la grande affluence de la Rahba n’est pas encore au rendez-vous. Jusqu’au week-end dernier, les fonctionnaires attendaient leurs salaires pour acheter le mouton. Les Chénaka, eux, attendent patiemment au tournant ces fonctionnaires qui constituent leur principale cible. Pour la première fois cette année également, un économat des enseignants vient d’ouvrir au CPR d’El Jadida. Il offre des moutons avec des facilités de payements étalés sur 3 mois et des prix variant entre 36 DH et 40 DH le kilo poids vifs.

Mohamed RAMDANI – L’économiste du 28-01-2004