
Le siège de la province d’El Jadida a abrité, le samedi 17 mai, les assises de la 8e Journée médicale des Doukkala, organisée par la province d’El Jadida. L’ouverture de cette manifestation scientifique a été présidée par le gouverneur de la province, Driss El Khazani, en présence notamment du secrétaire général de la province et celle du président du conseil provincial.
L’objectif de cette journée à caractère multidisciplinaire ayant pour but de rassembler le maximum de compétences médicales de la province autour des conférences spécialement choisies pour assurer une formation médicale continue de choix.
Elle constitue également une occasion pour les médecins et pharmaciens de la province qui sont à ce jour au nombre de 500 de se rencontrer et de discuter des problèmes communs.
Cet événement médical de toute première importance, a enregistré l’intervention des plus éminents spécialistes.
Les génériques
Professeur F. Hakkou, département pharmaco de Casablanca.
Les génériques constituent une copie de médicaments dont le brevet est tombé dans le domaine public. Il a théoriquement l’avantage d’avoir la même qualité que le médicament de marque avec un prix inférieur de moins de 30 %. L’évolution des génériques connaît une réussite en Amérique et dans certains pays européens comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Hollande et dans une moindre mesure la Belgique, alors que dans d’autres pays comme la France, l’Espagne, les pays scandinaves et le Japon, l’évolution des génériques est à ses débuts.
La conception du générique interpelle les pouvoirs publics dans une problématique qui essaye d’un côté de favoriser l’accès aux médicaments, la diminution de la charge financière des états et, de l’autre côté, de maintenir les capacités de recherche et d’innovation au sein de l’industrie pharmaceutique.
La bataille des génériques est déclarée entre les décideurs des états et les entrepreneurs de l’industrie de médicaments. Mais cette bataille se pratique sur le terrain par des médecins, les pharmaciens et les patients.
Dans ce cadre là, la compréhension des enjeux d’une politique de médicament générique en particulier, s’impose à tous les acteurs du monde médical afin de participer positivement dans la bataille précitée en faveur de l’intérêt de la population et des patients en dehors de tout calcul lucratif et vénal.
Les tumeurs du maxillaire
Intervention de professeur C. Rifki :
Une humeur bénigne est une prolifération cellulaire développée au sein d’une muqueuse ou d’un os à potentiel évolutif locale.
Une tumeur maligne ou néoplasme est une prolifération cellulaire anormale de croissance théoriquement illimitée et irréversible échappant à toute loi et qui continue à se développer même après cessation de l’action du stimulus qui lui a donné naissance.
Les moyens de diagnostic de la tumeur reposent sur un certain nombre de critères que tout chirurgien-dentiste ou généraliste devrait connaître afin de ne pas passer à côté de lésions bénignes.
Ce diagnostic fait appel aux connaissances de la normalité des tissus avant de se pencher sur leur pathologie, ainsi que sur l’œil averti du praticien faisant.
Les céphalées migraineuses, clinique
Professeur M. Yahiaoui, du service de neurologie, hôpital des spécialités à Rabat :
La céphalée migraineuse est un motif de consultation extrêmement fréquent. Elle touche en effet entre 10 et 12 % de la population dont l’âge varie entre 20 et 40 ans.
Malgré sa bénignité habituelle, la maladie constitue un handicap sérieux allant jusqu’à altérer la qualité de la vie, plus rarement la migraine constitue le mode d’entrée dans une pathologie neurologique spécifique (comme Cadasil).
Ces dernières années ont été marquées par des avancées spectaculaires notamment les précisions nasographiques apportées par la classification proposée par l’international Headach Society, mais aussi les avancées de plan physiopathologiques dérivées du 5 hydroxytrigptamine.
Nous allons dans cet exposé essayer d’aborder ces deux problématiques à savoir :
- Le volet clinique en particulier les critères de diagnostic.
- Les mécanismes physiopathologiques et leurs conséquences : le traitement par les hytans.
Association Radio chimiothérapie
Exposé du Docteur Bouih, Dr Bourhim, Dr Tachfine, Dr Morchid, Centre de traitement Kindy.
Les cancers de la cavité buccale restent relativement rares dans notre pays. Certaines particularités sur le plan épidémiologique ont été constatées tel nombre élevé de femmes, la moindre incidence de l’intoxication alcoolo tabagique et le rôle des facteurs mécaniques.
Le traitement de ces tumeurs continue à poser des problèmes eu égard à la stagnation des résultats depuis plusieurs années.
La prise en charge de ces affections, nécessite une concertation entre différents acteurs (chirurgiens, ancologues radio-ancologues) et une planification des traitements.
Des associations thérapeutiques pourraient apporter un léger mieux dans l’amélioration des résultats.
Cœur du diabétique
Exposé fait par le professeur M. Alami :
La première cause de mortalité du diabétique est la maladie cardio-vasculaire. Les perturbations métaboliques aboutissant à l’athérosclérose (mais aussi hypertension artérielle) chez le diabétique font l’objet de nombreux travaux. En attendant l’aboutissement de ces recherches, l’appellation de syndrome X métabolique est maintenue.
Pour une meilleure prévention contre ce syndrome X (encore imprécis) on tentera de répondre aux deux questions :
- vaincre quoi? “Hyperglycémie, hypertension artérielle, au dyslipidémie, sachant que tous ces paramètres influencent l’évolution de l’atteinte cardio-vasculaire.
Les anomalies morphologiques du LDL cholestérol (particules petites et très denses) chez les patients diabétiques expliquent la très forte athérogénicité du LDL malgré un taux plasmatique normal. - Convaincre qui ? Les patients dont la majorité ne sont pas conscients du risque cardio-vasculaire qu’ils encourent.
Les anticoagulations en périopératoire (ATC)
Par le professeur A. Mahmoudi.
Définition : ce sont des médicaments qui s’opposent à la naissance et/ou l’extension d’une thrombose veineuse profonde (TVP).
On distingue :
a. les héparines standarels ou héparines non fractionnées (HNF), ce sont des médicaments de l’urgence :
b – les héparines de bas poids moléculaires (HBPM) : héparines fractionnées (HF);
C – les antivitamines K : ce sont les médicaments du traitement au long cours. Ils ne sont pas des médicaments de l’urgence.
- 1 % de la population française est sous AVK. Ces médicaments posent un problème à l’anesthésiste réanimateur, au cardiologue et au chirurgien, car leur marge thérapeutique est étroite, donc on est devant un dilemme.
- leur arrêt entraîne un risque thrombolique et un risque hémorragique.
- On est amené à manipuler les ATC en périopératoire.
- Période préopératoire
A – Patient sans AVK qu’on doit opérer soit en extrême urgence, semi-urgence, chirurgie programmée.
B – Patient sous ATC.
C’est dans le cadre d’une reprise chirurgicale de suites opératoires compliquées, en extrême urgence ou semi-urgence.
C – Patient sous antiagrégants plaquettaires (Aspires).
L’aspirine pose le problème de sans arrêt (en préopératoire et de sa substitution par un ATC) à dose curative (héparine standard ou HBPM) ou anti-inflammatoire non stéroïdien.
Période postopératoire
Les ATC sont manipulés dans le cadre de la prévention de la maladie thromboembolique.
A l’issue de cette journée, le bureau de l’Amicale des médecins et pharmaciens de la province, a dénoncé les actes terroristes commis contre les innocents perpétrés à Casablanca qualifiant d’actes barbares, inhumains, contraires à tous les principes de l’humanité et ne peuvent être justifiés.
El Mostafa Lekhiar – Le Matin du 21-05-2003