« El Jadida, ville à vendre ». Un titre très significatif, qui ne manquera pas de nous rappeler un « slogan » similaire, ayant longtemps affecté l’image d’Essaouira des années 70, lorsque cette petite ville alors anonyme et sa plage de Diabate, ont été littéralement envahis par des bandes de jeunes hippy aux cheveux longs, venus des quatre coins du monde, pour s’éclater sous l’influence des vapeurs du hachich et de la sueur du sex-machine.
Malheureusement, aujourd’hui encore, et au-delà de certaines similitudes de forme, le contexte à El Jadida s’avère beaucoup plus grave. D’un côté, ce ne sont pas de jeunes égarés qui viennent se bousculer aux portes d’El Jadida, mais toute une armada d’homosexuels et de pédophiles de tous âges. D’autre part, ce phénomène qui tourne au cauchemar pour nombre de familles locales, ne représente pas un mouvement éphémère et passager, dont les effets peuvent s’estomper avec le temps : De nos jours, il s’avère que la ville d’El Jadida est bel et bien tombée sous l’emprise de véritables réseaux structurés de « placement d’homosexuels », qui se renforcent de plus en plus et qui semblent bien décidés à prendre racines dans cette région sans antidote, après avoir été débusqués d’Agadir, d’Essaouira et de Marrakech, suite aux réactions de la société civile et de l’intransigeance des pouvoirs publics.
« Ne faisons pas de cette charmante ville, une « cage aux folles », dont le comportement de tous les acteurs sont rejetés même par les pays les plus libéraux » Aujourd’hui, ce cri d’alarme ne nous vient plus des citoyens Marocains, qui n’arrivent plus à assimiler les dérives vers lesquels tend leur ville, et encore moins des sursauts de certaines plumes locales qui ont tout fait pour dénoncer le laxisme, voire les complicités qui prévalent à différents étages de responsabilités d’El Jadida.
Le grand pavé dans cette marre aux relents de dépravations, de magouilles de bisness et de violences, nous vient d’ailleurs. Et c’est ainsi qu’on nous informe, que sous le signe de l’indignation, un collectif d’honnêtes pères de familles de Nationalité Française, ayant optés pour El Jadida comme destination de tranquille retraite, ont osé dénoncer, aux autorités régionales, provinciales ainsi qu’à leur représentation consulaire, ce qu’ils considèrent comme « Le fléau des homosexuels qui nuit à l’image de marque du Maroc ».
Selon ces mêmes sources qui ont préféré garder l’anonymat par peur de représailles, nombre des membres de ces familles n’osent même plus se hasarder dans une petite promenade tranquille, sans risquer d’être harcelé par des chasseurs d’homo, qui ne font plus aucune distinction entre les personnes. Pour ces jeunes, toute personne âgée et étrangère devient forcement un partenaire à la recherche d’une quelconque satisfaction sexuelle. « Le phénomène devient de plus en plus choquant – expliquent ces gens – il vous suffit de faire un tour à la cité portugaise, face à la mer, à côté du lieu saint de sid daoui, prés du jardin de la place Moulay El Hassan ou encore du côté du terminus des bus … pour nous donner les raisons d’être inquiets et en même temps révoltés »
Nous faut –il attendre que ces familles avec lesquelles nous partageons les mêmes inquiétudes et que nous remercions pour leur courage, viennent nous donner cette magistrale leçon de civisme ?
Les différents crimes passionnels perpétrés à El Jadida durant ces dernières années, qui ont été d’une sauvagerie peu commune et dont les victimes étaient des homosexuels étrangers, n’ont-t-il pas été perçus par les décideurs comme des indicateurs plus que concrets, en mesure de peser lourds sur l’avenir de cette ville ?
Autant de questions que nous laissons à la méditation des uns et des autres, sans que cela nous empêche de souligner que la situation qui prévaut depuis quelques temps à El Jadida, surtout en matière de « dérive touristique », embarrasse toutes les sphères citoyennes locales. Situation d’autant plus inquiétante qu’elle véhicule dans ses zones d’ombre la plus terrible des menaces pour les jeunes de la ville, dont nombre d’entre eux, sont de nos jours happés par cette spirale des mirages occidentaux pour ne verser finalement que vers les déceptions qui s’ouvrent souvent pour eux sur les portes des enfers de la prison.
Le plus grave dans tout cela, c’est que ce schéma a tendance à se généraliser dans l’espace pour toucher Azemmour, Sidi bouzid, certaines zones périphériques en milieu rural en plus d’El Jadida ville et la Cité portugaise. Les complicités eux aussi ne manquent pas, pour faciliter l’implantation de ces chercheurs de sensations fortes, dans des zones souvent populaires, très peuplés et bien à l’écart des grandes places. Différentes sources nous informent que tout le monde y trouverait son compte, à compter de certaines agences immobilières, crées pour la circonstance, quelques intermédiaires qui relèvent de certaines administrations publiques ou encore certaines associations douteuses dont les statuts et les objectifs restent toujours à déterminer.
Ne dit-on pas qu’un averti en vaut deux ? Il est aussi grand temps pour que les associations Nationales qui s’activent dans ce domaine s’intéressent un peu à ce qui se passe à El Jadida avant qu’il ne soit trop tard pour effacer cette lourde ardoise.
Serhani Ahmed