Grande affluence au Salon de l’économie sociale

· 100 exposants, coopératives et associations au rendez vous d’El Jadida

· La région compte 684 coopératives

· Elle est classée deuxième après le Souss-Massa-Draâ

APRÈS la région du Souss-Massa-Draâ, c’est celle de Doukkala-Abda qui accueille la deuxième édition du salon de l’économie sociale et solidaire. Un salon qui s’est tenu sous le thème «L’économie sociale au service du développement local» et qui a clôturé ses portes hier dimanche à El Jadida.

Ce n’est pas un hasard si le ministère des Affaires économiques et générales a choisi de l’organiser dans le Doukkala-Abda.

En effet, le mouvement coopératif est très développé dans cette région qui dispose d’un potentiel considérable dans ce domaine. Selon les chiffres fournis par la délégation régionale de l’Office de développement de la coopération (ODCO), Doukkala-Abda compte aujourd’hui 684 coopératives contre 559 en 2008, réparties entre les provinces d’El Jadida (472 entités) et de Safi (87).

Elle est, de ce fait, classée deuxième juste après la région du Souss-Massa-Draâ (744 coopératives). «Ce qui représente 10,2% de l’ensemble des coopératives au niveau national», a indiqué Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales, vendredi dernier, lors de l’inauguration officielle du salon. Et d’ajouter: «malgré l’importance de ce chiffre, nous sommes toujours appelés à fournir beaucoup plus d’efforts pour poursuivre cette dynamique nouvelle de l’économie sociale». Selon Baraka, «il faudra inciter de plus en plus les citoyens à former des coopératives et les encourager à pratiquer les activités génératrices de revenus».

S’agissant de la ventilation de ces coopératives par secteur d’activité, les coopératives agricoles viennent en tête avec 519 unités, suivies de celles de l’habitat (91), de l’artisanat (33) et de la pêche maritime (25).
Des secteurs qui étaient présents lors du salon. A ce propos, environ 100 exposants, coopératives et associations, représentant plusieurs zones de la région, ont pris part à cette grande manifestation. Un grand nombre de visiteurs a afflué à ce salon dont la grande partie est constituée de femmes. Dans ce sens, «plus de 50% des exposants sont des femmes», relève Ablemounaim Guessous, directeur de l’Economie sociale. «Quand les femmes travaillent, l’on observe toujours une amélioration des conditions de vie de la famille. Elles sont l’avenir des hommes», ajoute-t-il en souriant.

Guessous a souligné, en effet, l’importance de l’économie sociale et solidaire dans le développement local de la région. «Ce secteur ne relève ni de la logique capitaliste, ni de la logique étatique. Son origine provient de groupements solidaires, volontaires et indépendants fonctionnant de manière démocratique», explique le directeur. «Et c’est ce qui rend facile et plus rapide la création des entreprises. L’intérêt étant porté au développement humain et non aux dividendes», précise-t-il.

Pour sa part, le ministre des Affaires économiques et générales a relevé deux conditions pour le développement des coopératives. Première des choses, c’est la bonne gouvernance. «Il s’agit de bien gérer les affaires de ces établissements, et ce, dans un cadre démocratique, transparent et participatif», explique Baraka. Garantir les canaux de commercialisation des produits et services est le deuxième axe à développer. Selon le ministre, «ce problème est le gros défi à relever par le secteur de l’économie sociale et solidaire». «Pour répondre à ces difficultés de commercialisation, il faut assurer la proximité des produits et services vis-à-vis du citoyen, en incitant à l’achat solidaire», poursuit-il. A ce propos, plusieurs projets, notamment l’organisation des salons régionaux, sont initiés pour encourager la commercialisation. La création des marchés ambulants (les régions de Meknès-Tafilalt, Rabat-Salé-Zemmour-Zaïr et Tanger-Tétouan sont programmés pour cette année) et la signature des conventions de partenariat avec les grandes surfaces (Marjane, Label Vie et Aswak Assalam) et l’Office national des aéroports (ONDA) sont des projets parmi d’autres.

A noter, enfin, que le salon régional de l’économie sociale vise l’ancrage de la culture d’entraide et d’agrégats dans le cadre de l’action collective, la promotion des valeurs de solidarité et de cohésion sociale et la participation au développement local de la région Doukkala-Abda. Aussi, et tout au long de l’évènement, des ateliers de formation ont été animés au profit des coopératives dans le domaine du management et des affaires, ainsi que dans les procédés de valorisation du produit coopératif et des techniques de commercialisation. Des conférences ont été également organisées pour débattre du projet de réforme de la loi des coopératives, dont l’objectif est de faciliter la procédure de constitution des coopératives et d’instaurer la bonne gouvernance pour leur management afin de relever les défis de développement humain.

Bouchra SABIB – L’économiste