· Les relevés des stations de surveillance alarmants
· Les industriels interpellés
La région d’El Jadida est en plein essor industriel. Et le défi, aujourd’hui, est de concilier croissance et développement durable. Un défi d’autant plus important que des pics de pollution atmosphérique sont régulièrement enregistrés. Ce problème a été abordé lors d’une rencontre qui a réuni scientifiques, industriels et institutionnels, la semaine dernière, lors d’un atelier organisé par la faculté des sciences de l’université Chouaïb Doukkali et le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement.
Les travaux ont été abordés sous le thème «Pollution atmosphérique: défi entre développement économique, exigences environnementales et contraintes techniques». Au rendez-vous, l’Office chérifien du phosphate (OCP), le groupe Medz (filiale de la CDG Développement), le Centre régional d’investissement (CRI) Abda-Doukkala, l’Association professionnelle des cimentiers, le groupe de coopération allemande (GTZ), le CMPP (Centre marocain de production propre) et l’ANPME (Agence nationale de la promotion des petites et moyennes entreprises).
L’industrie lourde, comme la Sonasid et la centrale électrique Jlec, était aussi de la partie. Tout comme les PME/PMI qui sont invitées à s’impliquer fortement dans le processus environnemental. «Car il est urgent de promouvoir des stratégies de développement durable au niveau de la région», indique Mustapha Talmi, spécialiste du génie de l’environnement et de la santé.
Des stations fixes du Réseau national pour la surveillance de la qualité de l’air (RENSQA) sont installées depuis l’année dernière à El Jadida et à Jorf Lasfar. «Et des seuils d’alerte ont été constatés dans les premiers relevés des stations, qui sont encore en période d’essai», affirme une responsable de la direction de la Météorologie nationale (DMN). Et d’ajouter que «les modalités d’intervention pour la protection des citoyens ne sont pas encore fixées par la loi». En effet, deux décrets sont encore en cours de préparation pour les normes de la qualité de l’air et pour les valeurs limites des émissions (par les véhicules et les industries).
Ces décrets permettraient en principe de décider des dispositions d’urgence pour préserver la santé des personnes. Notamment les gens âgés, les enfants et les asthmatiques qui sont des cibles sensibles. Mais les données des deux stations ne sont pas encore fiables. De plus, celle de Jorf Lasfar est fréquemment en panne à cause de problèmes électriques. Un comble dans la mesure où la station est située près de la plus grande centrale électrique du pays.
Développement durable
Il a été décidé à l’issue de ce premier atelier de mettre en place un Forum (Front office Chouaïb Doukkali pour le développement durable) avec une représentativité des universitaires, des institutions et des opérateurs socioéconomiques de la région. L’objectif est de sensibiliser les industriels de la région sur les mesures d’aides techniques et financières en termes de mise à niveau environnementale et d’efficacité énergétique. Pour ce dernier point, l’expérience de l’OCP dans le domaine a été abordée. En matière de financements, les mécanismes Fodep (Fonds de dépollution) seront vulgarisés principalement auprès des PME/PMI.
Mohamed RAMDANI – L’économiste le 28-01-2008