
Dans le cadre des enquêtes que mène Rusibis dans la ville d’El jadida, notre équipe de rédaction s’est rendue au club nautique situé dans la darse du port d’El Jadida et a rencontré des membres de son comité et d’anciens adhérents du club avec qui elle a abordé plusieurs sujet concernant les activités du club, ses exploits, ses déficiences, et ses problèmes.
Nous vous proposons ce premier état des lieux en espérant avoir d’autres rencontres avec le comité de l’ANEJ pour vous éclairer sur divers points restés obscures, et vous donner une idée sur les maux du sport jdidi, sujet qu’on a abordé dans ses généralités dans d’autres articles, et que nous essaierons de détailler à chaque fois qu’on peut entrer en contact avec des interlocuteurs ouverts au dialogue.
Nous commencerons par cette citation :
« La valorisation et la promotion des qualités de sa baie et de la douceur de son climat, lors de l’édification et du développement de la nouvelle ville européenne, las attractions et les distractions multiples qui y étaient fréquemment organisées, ont progressivement fait d’El Jadida, au milieu du siècle, le premier centre balnéaire du Maroc et l’un des mieux équipés d’Afrique du Nord.«
(Repères de la mémoire – El Jadida, Said Mouline – Architecte sociologue – Rabat 1996)
Crée par les français vers la fin des années vingt, le club nautique d’El Jadida est l’un des rares héritages de l’époque coloniale dans le domaine sportif, qui est resté presque intact.
Le club est géré par l’Association Nautique d’El Jadida « ANEJ », et joue un grand rôle dans la vulgarisation des sport nautiques, le perfectionnement de ses adhérents, la formation de moniteurs et d’entraîneurs dans la voile et la promotion du tourisme.

Dans les années 60 le club de yachting organisait des régates d’El Jadida à Casablanca.
Durant les années 60-70 le club a participé dans les championnats du Maroc de Vaurien et Aviron
A participé au championnat du Maroc « FD »
Dans les années 70-80 des membres du club faisaient partie de l’équipe nationale dans les jeux méditerranéens, maghrébins et dans le championnat du monde de Vaurien.
A partir des années 80 le club participe dans les championnats du Maroc d’Optimiste (Benjamins)
Le club a remporté les 3 premières places en planche à voile.
A partir des années 90 il détient les deux titres de planche à voile de tous les championnats du Maroc.
L’équipe de Water-polo de l’ANEJ était classée parmi les trois premiers au niveau national aux côtés du WAC et du CODM.
Les moniteurs et entraîneurs formés au sein du club s’occupent des clubs marocains et travaillent pour le « club méd. »
Après ce petit aperçu historique passons à la vie actuelle du club :
Les activités actuelles sont : la voile, le ski nautique, l’aviron et la pêche
Un club de pêche et plaisance vient de voir le jour en l’an 2002.
Puisque la plupart des athlètes sont des élèves et étudiants, les entraînements se font le samedi et dimanche et les jours fériés.
Le club Participe aux régates, au nombre de deux par mois, organisés par la fédération des sports nautiques, et ce du 1er octobre à fin juillet. Les mois d’août et de septembre sont réservés aux entraînements.
L’adhésion au club est ouverte à tout le monde mais sous conditions. Le candidat doit remplir une fiche d’adhésion et doit être parrainé par deux membres, et l’adhésion est soumise à l’acceptation du comité.
Ces conditions font du club un lieu hermétique inaccessible à toute personne, un héritage de l’époque coloniale, les français n’acceptaient pas d’avoir parmi eux les autochtones.
Le club organise une assemblée ordinaire chaque mois
Une assemblée générale chaque année pour élire le tiers des membres du comité
Renouvellement du comité tous les quatre ans
Le financement du club se fait par :
Les frais annuels de cotisation qui sont de :
300 dh pour les enfants de 7 à 15 ans
400 dh pour les étudiants
600 dh pour les salariés
750 dh pour les familles
70 dh pour l’assurance individuelle
100 dh pour la licence de la fédération.
La location du bar restaurant du port qui fait partie du club, mais la valeur locative est dérisoire et ne sert qu’à payer le salaire du gardien, selon des sources du club est de « 2500 dh », ce bar est loué par un grand homme d’affaires de la ville, membre dans le comité d’un autre grand club sportif de la ville, et en plus il est parlementaire, vous devinez la suite…
Le club ne reçoit pas de subventions du conseil municipal.
D’après des membres du club nautique, les recettes annuelles ne dépassent pas 30.000 dh ce qui est loin de répondre aux besoins en dépenses qui sont énormes :
Entretien du matériel estimé à 20.000 dh.
Entretien des locaux 10.000 dh.
Frais de déplacements qui coûtent en moyenne 2000 dh par régate, si le club participe à toutes les régates qui demandent le transport du matériel et des participants vous pouvez faire le calcul…
De ce constat alarmant, on peut conclure que le club nautique d’El Jadida souffre comme la plupart des clubs sportifs de la ville et de la province de grands problèmes qui affectent sa marche et se répercutent sur ses résultats d’année en année, et si l’ANEJ a pu tenir le coup c’est grâce aux efforts de quelques anciens mordus de la mer, qui sacrifient leur temps et font bénéficier les jeunes de leur savoir-faire sans demander à être rémunérés, et on entend par-là les braves moniteurs et autres soldats inconnus qui ont fait la gloire de toute une ville et continuent à la pérenniser en cachant tous les maux dont le club souffre.
Les besoins du club :
- Personnel pour l’entretien et le gardiennage.
- Achat de matériel.
- Possibilité de rémunérer les moniteurs.