Ciments du Maroc, filiale de l’italien Italcementi, investit dans un centre de broyage à Jorf Lasfar en dépit du recul du marché. Cet investissement s’effectue conjointement à une réorganisation des filiales marocaines du groupe. Et dans l’attente de l’impact dans le royaume de la fusion entre Lafarge et Holcim.
A contre cycle ? Alors que le marché marocain du ciment est en bute depuis 18 mois à une crise, la filiale du cimentier italien Ciments du Maroc Italcementi Group, va inaugurer un nouveau centre de broyage dont la date n’a pas encore été officialisée à Jorf Lasfar à 110 km au sud-ouest de Casablanca.
Cet investissement de 170 millions dirhams (15 millions d’euros environ) a été financé sur fonds propres.
« La construction du centre de broyage de Jorf Lasfar qui s’étale sur une superficie de 6,4 ha vise à renforcer notre dispositif industriel », indique le groupe à L’Usine Nouvelle.
La capacité de production de ciment de ce centre est estimée à 450 000 tonnes par an. Il emploiera près de 50 personnes.
« Avec cet investissement, Ciments du Maroc a pour ambition d’offrir à la clientèle de la région des avantages liés à une plus grande accessibilité comparée aux formalités d’entrée au port. Grâce à cette proximité, ils bénéficieront d’une réduction considérable du temps de chargement des camions », précise le cimentier.
Le dispositif industriel de la société se compose de trois usines à Aït Baha (Agadir), Had Hrara (Safi) et M’zoudia (Marrakech), un centre de broyage à Laâyoune et un centre d’ensachage à Jorf Lasfar. Ciments du Maroc emploie un total de 964 salariés (voir document à la fin de cet article).
Situé à 15 km au sud de la ville d’El Jadida et à 5 km du port de Jorf Lasfar, l’unité est équipée d’un broyeur à ciment horizontal, de deux ensacheuses rotatives à 8 becs équipées d’un chargement automatique de camions en sacs et de deux stations de chargement vrac.
Le stockage des matières premières est assuré par des silos métalliques de capacités respectives de 2 x 4000 tonnes pour le clinker, 2200 tonnes pour le calcaire, 1200 tonnes pour le gypse et 800 tonnes pour les cendres volantes. Le ciment est stocké dans quatre silos de 1 000 tonnes chacun.
Le marché du ciment se prépare à un bouleversement avec l’impact au Maroc de la fusion annoncée entre le français Lafarge, leader dans le royaume via sa filiale Lafarge Maroc et le suisse Holcim qui arrive en troisième position.
A l’issue de ce rapprochement et l’intervention probable de l’autorité marocaine de la concurrence les cartes seront sans doute redistribuées entre les entreprises du secteur. Avec des cessions de sites probables. A coté des trois européen, le quatrième opérateur est le groupe marocain Ciment de l’Atlas (Sefrioui).
Selon le ministère de l’habitat, au mois d’avril, la situation du marché du ciment ne s’améliore pas dans la mesure où la consommation nationale marocaine du ciment est en recul de -2,75% par rapport au même mois une année auparavant. L’approche de l’été avec le mois de Ramadan prévu fin juin cette année va encore impacter ce secteur.
Présidé par Mohamed Chaibi, filiale d’Italcementi Group, Ciments du Maroc est le deuxième cimentier au Maroc (derrière Lafarge Maroc) et le premier opérateur dans le béton prêt à l’emploi et les granulats à travers sa filiale Betomar qui dispose de 4 carrières de granulats et de 25 centrales à béton implantées dans tout le pays.
Les résultats consolidés 2013 de Ciments du Maroc ont fait ressortir des ventes en volume en recul de 6,4 %. Des performances impactées notamment par le fort ralentissement de l’activité au premier semestre 2013.
Le chiffre d’affaires opérationnel 2013 de 3,6 milliards de dirhams a été en quasi-stagnation. Seuls le résultat d’exploitation (+5,1 %) à 1,1 milliard de dirhams et le résultat net de l’exercice 2013 (+23,1%) à 820 millions de dirhams ont augmenté.
Nasser Djama – L’Usine Nouvelle