Sise place Allal Kasmi, la mosquée «Belhamdounia» l’un des joyaux de l’art islamique à El Jadida est actuellement en cours de restauration et de réhabilitation, indique notre correspondant sur place.
Bâtie en 1831 par des bienfaiteurs au cœur de la ville, ce lieu de culte a joué un rôle primordial dans la vie des Doukkalis.
La mosquée a été restaurée en 1932 par S.M. Mohammed V
Plusieurs grands Ouléma, tels que Abderrahmane Doukkali, Taha Abderrahmane et les regrettés Mekki Naciri et Si El Hattab y ont animé des débats et prôné la tolérance et la modération comme fondements d’une pratique religieuse proche du dogme et de la Loi de Dieu.
Restaurée en 1932 par feu S.M. le Roi Mohammed V, cette mosquée est vite devenue un haut lieu du patriotisme, puisque ses prédicateurs n’ont eu de cesse d’appeler les citoyens à se révolter contre le colonialisme et à réclamer le retour d’exil du Père de la Nation. Sitôt l’indépendance acquise, ce dernier s’y est rendu et y a prié plus de trois fois, entre 1958 et 1960.
Or, à l’instar de nombreux autres monuments historiques et lieux de mémoire de la capitale des Doukkala, la mosquée «Belhamdounia», a commencé à tomber en décrépitude à partir du début de 1990. Au fil des années, elle a perdu son allure majestueuse d’antan et la beauté exquise qui se dégageait de sa simplicité et qui fascinait et charmait à la fois. A telle enseigne qu’elle vient de forcer la compassion de certains Jdidis, dont la mémoire garde souvenance des temps anciens où ils s’y rendaient pour écouter les prêches d’imams célèbres, tant par leur vaste culture que par leur ouverture d’esprit, leur modernité et leur engagement nationaliste. Ces derniers temps, une association pour la sauvegarde de la mosquée «Belhamdounia» a été créée et les travaux de rénovation de ce lieu du culte ont été entamés il y a une quinzaine de jours.
Initiative louable s’il en fut, la volonté de restaurer ce monument historique risque, si l’on n’y prend garde, de lui porter préjudice puisqu’elle n’a pas été précédée par les incontournables études sans lesquelles tout coup de pioche ou de truelle pourrait fragiliser le bâtiment et accélérer le mal qui le ronge. D’une très grande complexité, la restauration des bâtiments du XIXe siècle impliquent, en effet, des études préalables qui, sous d’autres cieux sont du ressort de l’Etat et exigent des expertises officielles ainsi que l’intervention d’équipes pluridisciplinaires et très expérimentées dans les domaines de la géophysique et de la pathologie des matériaux.
Caractérisation des matières à mettre en œuvre, identification des pathologies, recherche des causes de désordres, formulation de coulis d’injection compatibles avec les matériaux en place et adaptés à l’objectif des travaux, mise au point de procédés de réparation- restauration, constituent l’objectif de ces études dont on s’est passé. Qui a pris ce risque et devait-il le prendre ?
Ahmed Saâïdi – Le Matin du 18-08-2003
- NB : Nous ne partageons pas toutes les idées de M. Saâïdi, et nous ne pouvons confirmer les dates de construction et de restauration de la mosquée. Nous publierons un dossier complet sur l’état de l’édifice et l’avancement des travaux de restauration, avec plus de détails et de chiffres. Nous rappelons aussi que la restauration de la mosquée est une urgence, et ne peut attendre les équipes des experts qui n’arriveront jamais, car avant d’être un monument historique, c’est un lieu de culte pour les musulmans qui y pratiquent leurs prières quotidiennes. Rusibis.com