Province de SIDI BENNOUR « La Didactique Convergente » thème d’une table ronde à Sidi Bennour

Après le grand succès qu’a eu la table ronde organisée dernièrement à EL Jadida sous le thème « la didactique convergente : réflexion et perspective », la délégation de Sidi Bennour a abrité récemment une autre rencontre sous le même thème.

Cette manifestation a été organisée par l’A.R.E.F Doukkala Abda , L’Unité Centrale de Formation des Cadres , L’Organisation Internationale de la Francophonie et la Délégation de Sidi Bennour.
Deux intervenants ont animé cette journée, il s’agit de M. Abdelhak HOUMANE et M. Said BENMBAREK , tous deux formateurs au Centre de Formation des instituteurs d’EL Jadida .

M.Abdelhak HOUMANE a commencé son exposé par un survol historique sur la francophonie depuis l’utilisation de ce terme pour la première fois parle chercheur Onésine Reclus en 1880 , en précisant les deux sens du mot selon qu’il s’écrive en majuscule ou en minuscule , que la communauté francophone comprend actuellement plus de 260 milles de personnes , et que depuis 1995 , tous les organismes francophones sont fusionnés pour créer l’Organisation Internationale du la francophonie (O.I.F.) ayant pour secrétaire général M.Abdou Diouf , l’ex-président sénégalais.

Ce survol se justifie, ajoute l’intervenant , par le fait que c’est l’O.I.F qui prend en charge ce projet qui touche actuellement trois régions :

– a/arabophone (Le Liban – Le Tunisie – Le Maroc)
– b/zone subsaharienne ( Le Mali …)
– c/zone créolophone (Madagascar …)

C’est justement à partir de l’expérience malienne sur la pédagogie convergente, apparue vers la fin des années 90, que nait la Didactique Convergente. Cette dernière, souligne M.Abdelhak HOUMANE , pourrait être définie comme étant une : « didactique qui prend appui sur la langue maternelle de l’élève pour enseigner la langue française » La réflexion sur et autour de cette didactique est plus que jamais nécessaire voire utile surtout que le Plan d’Urgence a insisté sur le fait d’accorder plus d’importance à l’enseignement des langues étrangères. Ajoutons à cela, le fait que les organismes internationaux tels que TIMS et PEARLES chargés par le Maroc, ont dressé un tableau, c’est le moins qu’on puisse dire, très alarmant quant au niveau de l’élève marocain. Niveau qui a beaucoup chuté depuis 2007

L’intervenant a terminé son exposé en rappelant les responsabilités que doivent assumer les professeurs d’arabe et de français, sans omettre de montrer les compétences qu’ils doivent posséder et les risques à éviter.

Quant à M.Said BENMBAREK, il a précisé que la didactique convergente n’est pas exclusive mais inclusive, aussi a- t-elle la possibilité d’englober la pédagogie d’intégration. Après il a passé en revue les fondements théorique et épistémologique (linguistique + sociolinguistique + éthique …) . Par la suite, il a affirmé que cette didactique n’est pas potion magique qui permettrait de régler tous les maux dont souffre le système éducatif marocain, mais juste une alternative visant à renforcer l’enseignement des langues. En guise de conclusion, M.Said Benmarek a précisé que la Didactique Convergente pousse l’élève à valoriser sa langue et sa culture maternelles notamment lorsqu’il apprend la langue française.

Après ces deux exposés, le débat fut ouvert afin de permettre aux participants de réagir à chaud. Parmi les questions posées, on peut signaler : est ce qu’il est possible de concilier la Didactique Convergente et la pédagogie d’Intégration ? N’y a t’il pas de risque de transformer le cours de français en un cours de traduction ? Qu’est ce qu’on entend par la langue maternelle : l’arabe classique ou l’argot ? quel est le degré de réussite de la D.C. dans les autres pays qui l’ont appliquée ?

La séance de l’après-midi a été réservée aux ateliers : le premier a été consacré à l’étude d’un texte de l’écrivain algérien Mouloud Ferraoun, il s’agissait de relever les éléments interculturels et de voir leur impact dans la saisie du sens.

Le second atelier avait pour objet de comparer la méthodologie de l’activité de langue en arabe et en français et de relever ses atouts et ses faiblesses.

Abdelkrim MOUHOUB