Doukkala: Les terres sous l’eau

· Mais impact limité des pluies sur la saison en cours

· Cellules de vigilance installées

«Cela fait bien des années que je n’ai vu autant de pluies», s’est exclamé un vieil agriculteur de la région d’Ouled Frej. «Des pluies très bénéfiques, mais il faudrait un peu de soleil pour permettre aux sols d’absorber toutes ces eaux», ajoute-t-il. Les terres de la campagne d’El Jadida sont gorgées d’eau et ont débordé dans certaines zones. Mais aucun incident majeur n’est enregistré. «Les pluies sont des bienfaits du ciel et malgré la persistance des fortes précipitations, elles sont toujours les bienvenues», dit encore cet agriculteur qui a connu et vécu les années de sécheresse.

Au 5 février, ce sont quelque 346 mm qui ont été enregistrés dans la région. Soit plus de 50% par rapport à une pluviométrie normale. Ces fortes précipitations ont des impacts positifs. Elles ont permis l’amélioration des réserves de la nappe phréatique et vont satisfaire les besoins en eau des cultures en place sans recours à l’irrigation. Les puits et les «matfiyates», sorte de citernes souterraines, sont largement remplis. Ce qui garantit des réserves pour abreuver le cheptel et même pour l’autoconsommation. Des impacts négatifs aussi, mais qui restent cependant limités dans les Doukkala, selon des sources de l’Office régional de mise en valeur agricole des Doukkala (Ormvad). Certaines terres agricoles sont actuellement impraticables. Et cela à cause de la stagnation des eaux en surface. Conséquence, les pousses d’orge, céréale cultivée notamment en zone bour, commencent à jaunir. Alors que les terres agricoles en cuvettes se sont transformées en grandes mares d’eau. Doit-on pour autant s’inquiéter pour la campagne en cours? Oui et non. Oui, si le mauvais temps persiste et si les précipitations reprennent. Non, parce qu’il est encore possible de se rattraper au mois de mars. En d’autres termes, si les cultures d’automne se trouvent perdues, l’on peut encore se rabattre sur celles du printemps, notamment pour les céréales et les légumineuses. Région à très fort potentiel agricole, les Doukkala souffrent rarement du manque d’eau. Mais, quand il y en a trop, cela risque de se transformer en catastrophe surtout pour les cultures agroalimentaires, notamment la betterave sucrière dont la région est l’un des principaux pôles de production.

La vigilance reste donc de mise pour les différents services. Des cellules de l’Ormvad et de la Direction provinciale de l’agriculture (DPA) ont été mises en place.

Mohamed RAMDANI – L’économiste le 11-2-2009