«Chroniques secrètes sur Mazagan-El Jadida, 1850-1950» de Mustapha Jmahri.

Paru récemment aux éditions les cahiers d’El Jadida, « Chroniques secrètes sur Mazagan-El Jadida, 1850-1950 » de Mustapha Jmahri a été présenté à la médiathèque Driss Tachfini à El Jadida par Mme Brigitte Lepez (professeur à l’Université Charles de Gaulle, Lille III). Celle-ci, également maître de conférence au sein de la même université, fut très impressionnée par l’apport historique que renferme ce livre qui n’est que la suite de l’œuvre de réappropriation du patrimoine historique d’El Jadida et des Doukkala, déjà entamée par l’auteur, Mustapha Jmahri. «Un passé entre 1850 et les années 1960 que l’on parcourt avec curiosité et vif intérêt. Et l’on partage ainsi avec l’auteur, le goût pour la recherche historique avec sa quête de documents témoins dignes d’un journaliste d’investigation, et de toute évidence, la passion pour une ville riche de sa diversité culturelle et de son potentiel économique, objet de convoitises nationales et internationales, sur fond de rivalités européennes », écrit-elle.

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A travers cet ouvrage, l’auteur est arrivé à mettre en exergue le passé glorieux de cette cité que d’aucuns ne peuvent sous-estimer ni oublier grâce à son importance historique et patrimoniale où l’interculturalité a nourri le quotidien de la population. «Ce respect de l’altérité, qui constitue une des caractéristiques de la culture mazaganaise, est inscrit dans le paysage urbain par la coexistence des divers lieux de cultes et le respect des différents espaces du souvenir comme les cimetières », ajoute le professeur Brigitte Lepez. En effet, eu égard à leur aspect historique et patrimonial, ces chroniques secrètes reflètent une parfaite mise en valeur de la culture du respect de l’autre, très ancrée dans cette cité millénaire, dont la situation stratégique a joué un rôle crucial dans sa vie politique et économique.

Ce rôle que Mustapha Jmahri, le journaliste et l’historien, passe en revue en s’aidant de documents et archives tangibles pour éclairer les mémoires et offrant un paysage historique de référence, rappelant par la même des moments forts qu’a connus cette région des Doukkala, notamment la visite de Saint-Exupéry à Caid Tounsi, l’installation de l’écrivaine suisse Grethe Auer à Mazagan en 1898, ainsi que beaucoup de questions que s’est posées l’auteur pour éclaircir certains faits restés, durant de longues années, dans le secret.
Vingt-deux chroniques secrètes, résultat de deux ans de travail assidu pour pouvoir se procurer les renseignements qu’il faut afin de nous offrir la vraie image de cette ville accueillante et conviviale, mais aussi ambitieuse et rebelle avec ses zones d’ombres et de lumière, comme l’a décrit Mme Brigitte Lepez.

Lieu de naissance du premier service postal par le biais des rekkas, El Jadida n’a pas désormais réalisé toutes ses aspirations comme la construction du lien ferroviaire avec Marrakech ou encore la réalisation du musée lusitanien que le classement de la cité portugaise au patrimoine de l’UNESCO en 2004 devrait remettre à l’ordre du jour.

Donc, en s’appuyant sur des documents historiques de référence et de témoignages crédibles, l’auteur nous conte toute une époque cruciale d’une région qui a joué un rôle important au sein d’un Maroc à la recherche de son identité à travers sa longue histoire. Autant d’événements que Mustapha Jmahri livre, mettant en surface des faits méconnus et d’autres oubliés survenus à la cité Mazagan-El Jadida durant tout un siècle.

Editions les cahiers d’El Jadida- 199 pages

Recherches dans un passé proche

Publié avec le soutien de l’Association provinciale des Affaires culturelles, le livre «Chroniques secrètes sur Mazagan-El Jadida» est un riche ouvrage qui relate le vrai visage de la cité ravivant ses exploits dans un passé récent.

L’œuvre posthume Citadelle de l’écrivain Saint-Exupéry était-elle née dans les Doukkala ? Quelle était l’histoire de l’assassinat du consul d’Autriche à Mazagan ? Pourquoi l’écrivaine suisse Grethe Auer s’était t-elle installée à Mazagan en 1898 ? Quelles ont été les incidences diplomatiques suite à la condamnation à mort du consul espagnol à Mazagan ? Quel était l’objet de l’incident survenu entre la douane de Mazagan et le consul belge ? Comment la ligne ferroviaire Mazagan-Dar-caïd-Tounis a-t-elle été supprimée ? Le zeppelin Hindenburg espionnait-il les Français dans le ciel de Mazagan ? Existe-t-il des tombes musulmanes au cimetière chrétien d’El Jadida ? Quel rôle a joué le Mazaganais Guy Delanoë dans l’indépendance du Maroc ? Autant de questions dont nous trouvons les réponses dans l’ouvrage de Mustapha Jmahri qui suggère même, aux parties concernées, de tirer profit de ces chroniques sur le plan culturel, touristique et économique.

Repères

Ses publications dans «Les Cahiers d’El Jadida»

Souvenirs marocains, El Jadida au temps du Protectorat

Les consulats étrangers à El Jadida

La communauté juive de la ville d’El Jadida

La cité de Mazagan

Bibliographie sur l’histoire d’El Jadida

Paroles de Mazaganais

Le port d’El Jadida, une histoire méconnue.

Par Ouafaâ Bennani – LE MATIN du 09-07-2010

contact : jmahrim@yahoo.fr